Près de cent mille salariés de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) recevront une prime exceptionnelle « dès le bulletin de paie de décembre », a annoncé le président-directeur général de la SNCF, Guillaume Pepy, lundi 17 décembre sur Radio Classique. « On va jouer le jeu de cette mobilisation nationale pour le pouvoir d’achat », a-t-il affirmé. Lundi 10 décembre, Emmanuel Macron avait demandé aux entreprises de verser une prime de fin d’année à leurs employés, en réponse à la colère des « gilets jaunes ». Celle prime sera défiscalisée jusqu’à 1 000 euros et s’appliquera aux salariés touchant jusqu’à 3 600 euros mensuels net.

La prime versée par la SNCF atteindra « 400 euros pour tous les salariés qui touchent jusqu’à 1,5 fois le smic », a ajouté M. Pepy, avant de préciser que les salariés touchant entre 1,5 et 2 smic recevraient pour leur part 200 euros. La mesure devrait coûter « 30 millions d’euros pour l’année 2018 » à une entreprise qui aura, selon son PDG, « un résultat positif à la fin de l’année ».

Pas de hausse de salaires

Outre cette prime, les salariés bénéficieront d’exonérations de cotisations sociales sur les heures supplémentaires. Les salariés dont la rémunération est proche du smic verront également leur prime d’activité augmenter.

Lors des dernières négociations annuelles obligatoires (NAO) au sein de l’entreprise publique, en juillet, aucune augmentation générale des salaires n’était intervenue. Seules certaines hausses de rémunération ciblées avaient été actées en marge de cette quatrième année d’affilée de stagnation des salaires.

Interrogé sur le coût pour la SNCF du mouvement des « gilets jaunes », M. Pepy l’a estimé à « sans doute plusieurs dizaines de millions [d’euros], surtout parce que beaucoup de personnes en régions qui viennent d’habitude à Noël à Paris ont renoncé » :

« Les quatre samedis [24 novembre, 1er décembre, 8 décembre, 15 décembre], le trafic vers la région capitale a baissé de 7 %, ça va représenter une baisse de chiffre d’affaires importante. »

Le PDG de la SNCF a cependant assuré qu’il n’y aurait « aucune augmentation des tarifs du train en France » en 2019.