LES CHOIX DE LA MATINALE

Un programme éclectique cette semaine avec un hommage à Pete Shelley, le leader des Buzzcocks, un inédit d’Offenbach à Strasbourg, la bande-son du documentaire consacré à la mission de Thomas Pesquet à bord de la Station spatiale internationale et Franck Vaillant en concert. Quant aux amateurs de blues, ils ne tarderont pas à réserver leur place pour Les Nuits de l’alligator, qui démarrent le 31 janvier prochain.

UN CONCERT FILMÉ : le groupe Buzzcocks, à Paris, en octobre 2013

Le groupe punk britannique Buzzcocks en 1978, en chemise verte, Pete Shelley (centre) et Steve Diggle. / DOMINO RECORD

Quelques jours après la mort, le 6 décembre, du leader des Buzzcocks, Pete Shelley, à l’âge de 63 ans, le site Internet de la Philharmonie de Paris lui rend hommage en diffusant en ligne l’intégralité du concert donné par le groupe à la Cité de la musique, le 24 octobre 2013, dans le cadre de l’exposition « Europunk, une révolution artistique, 1976-1980 ». Le concert de cette formation punk phare de Manchester, qui fit ses débuts en première partie d’un concert des Sex Pistols en juillet 1976, est à visionner gratuitement jusqu’au 11 janvier 2019.

Sur scène ce soir-là, les deux membres originels, Pete Shelley et le guitariste/chanteur Steve Diggle, sont vigoureusement épaulés par une jeune section rythmique basse-batterie. La performance d’une durée de 1 heure 20 minutes, fait évidemment la part belle aux classiques (Fast Cars, What Do I Get, Ever Fallen in Love, Orgasm Addict…). A noter que le label Domino avait annoncé en novembre la réédition, le 25 février 2019, des deux premiers albums du groupe, Another Music In A Different Kitchen et Love Bites, pour célébrer les quarante ans de leur parution en 1978. Franck Colombani

UN OPÉRA BOUFFE : « Barkouf ou un chien au pouvoir », un inédit d’Offenbach à Strasbourg, les 17, 19 et 23 décembre

« Barkouf ou un chien au pouvoir » d’Offenbach, à l’Opéra national du Rhin, à Strasbourg. / KLARA BECK PHOTOGRAPHIES/OPÉRA NATIONAL DU RHIN

Depuis quelques années, Offenbach a cessé de n’être qu’un petit compositeur d’opérettes, ce que confirmera encore, on l’espère, le bicentenaire de sa naissance en 2019. L’Opéra du Rhin a donc pris les devants en programmant Barkouf ou un chien au pouvoir, œuvre rare, créée en 1860, qui disparaîtra de l’affiche après quelques représentations et n’a jamais été reprise.

Chanteurs démissionnaires en cascade, censure sur le livret : un chien au pouvoir, c’est un pas de plus franchi dans l’iconoclastie par le « petit Mozart des Champs-Elysées » ainsi que l’appelait Rossini, qui plus est un dangereux réformiste, qui supprime « toutes les charges inutiles » et diminue de moitié « les impôts et les abus ». Et on dit que l’opéra n’est pas en phase avec l’époque ! Une équipe de chanteurs bien décidés à en découdre avec la musique, et une metteuse en scène dans l’air du temps : nul doute que l’Opéra du Rhin ne donne de bonheur à beaucoup, ce d’autant qu’après avoir quitté la scène lyrique de Strasbourg, Barkouf sera repris en janvier 2019 à La Filature de Mulhouse. Marie-Aude Roux

Opéra national du Rhin, 19, place Broglie, Strasbourg (Bas-Rhin). Les 17, 19 et 23 décembre. Tél. : 08-25-84-14-84. De 6 € à 90 €.

DEUX CONCERTS :

  • Guillaume Perret, à La Maroquinerie, à Paris, jeudi 20 décembre

Affiche du concert du saxophoniste Guillaume Perret, à La Maroquinerie, à Paris. / DR

Publié début octobre, 16 levers de soleil (La Vingt-Cinquième Heure/PIAS), le nouvel album du saxophoniste Guillaume Perret, développe des musiques et des sons qui constituent la bande-son du film documentaire réalisé, par ­Pierre-Emmanuel Le Goff, consacré à la mission de l’astronaute Thomas Pesquet dans la Station spatiale internationale (de novembre 2016 à juin 2017). Quatorze thèmes, du solo au jeu en groupe. Lequel rassemble le claviériste Yessaï Karapetian, le bassiste Julien Herné et le batteur Martin Wangermée.

C’est cette formation qui sera à La Maroquinerie, à Paris, jeudi 20 décembre, pour interpréter les différentes compositions du disque et probablement d’autres thèmes tirés du répertoire de Guillaume Perret. Avec, comme pour le disque, en invités les chanteurs Fabrice di Falco, Lino et Nya. Et pour rester dans le lien entre musique et cinéma, en première partie le groupe Festen jouera son récent album Inside Stanley Kubrick (Laborie Jazz) inspiré par des films du réalisateur américain. Sylvain Siclier

La Maroquinerie, 23 rue Boyer, Paris 20e. Mo Gambetta. Jeudi 20 décembre, à 19 h 30. 25 €.

  • Franck Vaillant, au Triton, Les Lilas, vendredi 21 décembre

De gauche à droite : Bruno Chevillon (basse), Franck Vaillant (batterie) et Pierre de Bethmann (claviers). / LETRITON.COM

Batteur de talent, souvent auprès de musiciens de jazz, mais aussi dans la chanson, Franck Vaillant vient de consacrer un album (son septième en leader) à des compositions de quelques-uns de ses confrères.

Dans DrummerZ (Shreds Records/L’Autte Distribution) sont ainsi interprétés, avec le claviériste Pierre de Bethmann et le bassiste Bruno Chevillon, des thèmes de Daniel Humair, Christian Vander, Bill Bruford, Elvin Jones, Phil Collins, Tony Williams… et quelques compositions de Vaillant. Le trio sera au Triton, le club des Lilas (Seine-Saint-Denis), vendredi 21 décembre, avec ce répertoire, dont Last Seven Minutes, de Vander, Come Sta La Luna, de Jaki Liebezeit, du groupe Can ou Mama, de Collins sont les plages les plus réussies. S. Si.

Le Triton, 11 bis, rue du Coq-Français, Les Lilas (Seine-Saint-Denis). Mo Mairie-des-Lilas. Tél. : 01-49-72-83-13. Vendredi 21 décembre, à 20 h 30. De 8 € à 20 €.

UNE VIDÉO : « Heavy Metal », par Justice

Justice - Heavy Metal (Official Music Video)
Durée : 04:26

Jouissivement grandiloquente, cette version de Heavy Metal, témoigne, comme l’opus, Woman Worldwide, dont elle est tirée, de l’impressionnant travail de recréation musicale qu’implique les tournées de Justice. Dans ce titre, comme dans cet album « live sans public » (nommé aux prochains Grammy Awards dans la catégorie, « meilleur album dance/électro de l’année »), le duo formé, il y a presque 15 ans, par les Français Xavier de Rosnay et Gaspard Augé, a décortiqué ses travaux originels pour « designer » des adaptations capables d’attiser un show spectaculaire, bombardé de stimuli visuels.

Cette dynamique est ici brillamment illustrée par un clip vidéo du Suédois Filip Nilsson mettant en scène la fanfare afro-américaine de l’université de Norfolk, en Virginie. Beats, synthétiseurs et échantillons cuivrés sont synchronisés sur la parade et les chorégraphies ultra-rythmées de cette troupe aux instruments et costumes pétaradants, célèbre pour avoir, entre autres, participé à la dernière campagne présidentielle de Barack Obama. Stéphane Davet

À RÉSERVER : Les Nuits de l’alligator, à Paris et un peu partout en France, du 31 janvier au 23 février

Affiche du festival Les Nuits de l’Alligator. / DR

Le festival itinérant Les Nuits de l’alligator continue de propager la bonne parole du blues à travers l’Hexagone. Rouen, Nancy, Dijon, Clermont-Ferrand, Bordeaux, La Rochelle et Paris (pour quatre soirées exclusives à la Maroquinerie) comptent parmi les destinations de cette 14e édition, qui se déroulera du 31 janvier au 23 février.

Avec toujours cette passion de faire découvrir cette musique aux sources de la soul et du rock, sous le prisme d’une programmation défricheuse présentant les diverses déclinaisons du genre, parfois surprenantes : tel Ann O’Aro, jeune chanteuse maloya, ce blues spirituel originaire de la Réunion ; JP Bimeni soulman originaire du Burundi, ou encore la singulière indie pop du bayou de Sweet Crude (Louisiane) ; mais aussi le blues rugueux de Cedric Burnside, petit-fils du légendaire R. L. Burnside. Le rock n’est pas oublié, avec une affiche dédiée aux trios : The Schizophonics, originaire de San Diego avec leur guitare sous perfusion du MC5 ; Yak, triplette britannique école post-punk noisy ; et côté tricolore, le rockabilly blues de The Hawlin Jaws. F. C.

Les Nuits de l’Alligator, du 31 janvier au 23 février 2019. Le 31 janvier et 23 février à La Sirène, La Rochelle (Charente-Maritime) ; le 1er février au Rocher de Palmer, Bordeaux (Gironde) ; le 5 au Stereolux, Nantes (Loire-Atlantique) ; les 19 et 20 au 106 à Rouen (Seine-Maritime) ; le 20 à La Coopérative de Mai, Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ; le 21 à La Vapeur, Dijon (Côte-d’Or) ; le 22 à L’autre Canal, Nancy (Meurthe-et-Moselle) ; les 3, 18, 19 et 21 à La Maroquinerie, Paris 20e. De 11 € à 22 € selon les soirées et salles.