Ce n’est pas pour demain. Un rapport du Forum économique mondial (WEF) révèle, mardi 18 décembre, qu’au rythme actuel il faudra encore plus de deux cents ans pour parvenir à la parité dans le monde du travail, même s’il observe que les inégalités de salaire entre hommes et femmes se sont légèrement réduites cette année par rapport à 2017.

Le rapport annuel sur la parité, qui porte sur 149 pays, examine la situation dans quatre domaines : éducation, santé, politique et monde du travail. Après des années de progrès constants en matière d’éducation, de santé et de représentation politique, la place des femmes a reculé dans ces trois domaines cette année, relève le WEF. Au rythme actuel, les inégalités entre hommes et femmes, dans la plupart des domaines, ne seront pas éliminées avant au moins cent huit ans. Et il faudra deux cent deux ans pour réduire l’écart au travail, souligne le WEF.

Dans le monde du travail, des progrès ont été enregistrés, mais pas de façon extraordinaire puisque l’écart entre les salaires est encore de près de 51 %. Et la part des femmes dans les postes de direction s’élève désormais à 34 % dans le monde. Mais l’étude montre qu’il y a, désormais, proportionnellement moins de femmes que d’hommes sur le marché du travail, en raison notamment de l’impact de l’automatisation sur des postes traditionnellement occupés par des femmes.

La France à la 12e place mondiale

Parallèlement, les femmes sont sous-représentées dans les secteurs d’activité en croissance qui nécessitent des compétences et des connaissances en sciences, en technologie, en ingénierie et dans les mathématiques. « Les femmes ne représentent actuellement que 22 % des effectifs spécialisés en intelligence artificielle », déplore ainsi le rapport.

La situation de la parité diffère toutefois selon les pays et les régions. Alors que les pays d’Europe de l’Ouest sont susceptibles de combler l’écart hommes-femmes d’ici soixante et un ans, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, cela prendra cent cinquante-trois ans, estime le WEF. Une fois de plus, ce sont les pays nordiques qui se classent dans le haut du tableau. La parité la plus élevée se retrouve en Islande, en Norvège, en Suède et en Finlande. En revanche, la Syrie, l’Irak, le Pakistan et le Yémen enregistrent le plus grand niveau d’inégalités entre hommes et femmes.

Parmi les vingt plus grandes économies du monde, la France termine en tête, à la 12e place mondiale, suivie de l’Allemagne (14e), de la Grande-Bretagne (15e), du Canada (16e) et de l’Afrique du Sud (19e). De leur côté, les Etats-Unis continuent à reculer, passant de la 49e à la 51e place, le rapport relevant « une diminution de la parité hommes-femmes aux postes de ministre ».

Pourquoi les rues ne portent quasiment jamais de noms de femme ?
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