Pour apaiser la colère des policiers, le gouvernement a d’ores et déjà proposé une prime de 300 euros aux forces de l’ordre mobilisées face aux « gilets jaunes ». / CHRISTOPHE ENA / AP

Face à la colère des policiers « épuisés » par une surcharge de travail, le ministère de l’intérieur met en place un « calendrier » pour payer aux policiers les 274 millions d’euros en heures supplémentaires que l’Etat leur doit, a annoncé le secrétaire d’Etat Laurent Nuñez sur RMC, mercredi 19 décembre.

« En gros, c’est trois millions d’heures supplémentaires qui sont créées chaque année. Payer l’ensemble de ces heures, c’est un coût qui représente 274 millions d’euros. Ce paiement sera effectif selon un calendrier que nous allons définir, je vous le confirme. C’est ce dont nous discutons avec les organisations syndicales. »

Mardi, Christophe Castaner avait rappelé que ce stock d’heures supplémentaires avait commencé à s’accumuler non pas « ces derniers mois » ou « cette dernière année, mais depuis des dizaines d’années. C’est un chantier que je veux ouvrir ».

Pour comprendre les raisons de la colère : Conditions de travail et salaires, les policiers sont en colère

Une prime de 300 euros

Bob Edme / AP

Les discussions commencées, et suspendues, mardi soir, doivent se poursuivre mercredi avec les trois organisations syndicales représentatives chez les gardiens de la paix : Alliance, Unité-SGP-FO et UNSA-Police.

En attendant, Unité-SGP-FO a rejoint le mouvement lancé par Alliance avec le mot d’ordre « fermons les commissariats ». Ce dernier a demandé « à tous les policiers de France de ne sortir que sur appel » d’urgence mercredi.

Le gouvernement a aussi proposé une prime de 300 euros aux forces de l’ordre mobilisées lors des manifestations de « gilets jaunes ». Un amendement en ce sens a été adopté dans la nuit de mardi à mercredi à l’Assemblée dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances 2019. Cette prime représente un coût de 33 millions d’euros.

Et d’après Laurent Nuñez, le chiffre de 111 000 policiers et gendarmes auxquels elle doit être versée est « une base de départ ».

« On discute actuellement du périmètre, c’est-à-dire le nombre de policiers et de gendarmes qui pourraient être concernés ».

Pourquoi est-il si difficile de maintenir l’ordre dans certaines manifestations ?