L’aéroport a été fermé mercredi à 22 heures après que deux drones ont été vus en train de survoler le site. / ADRIAN DENNIS / AFP

L’aéroport international de Gatwick, deuxième plus important du Royaume-Uni, qui dessert plus de 228 destinations dans 74 pays, était totalement à l’arrêt jeudi 20 décembre après avoir été survolé par des drones.

L’aéroport a été fermé mercredi à 22 heures après que deux drones ont été vus en train de survoler le site. Il a rouvert brièvement durant trois quarts d’heure dans la nuit avant de fermer à nouveau à 4 h 45 à la suite de nouveaux signalements d’un survol de drones près de l’aéroport, le dernier en date dans la matinée. Selon la police du Sussex, comté au sud de Londres où se trouve l’aéroport, il s’agit d’un « acte délibéré visant à perturber l’aéroport » mais « il n’y a absolument aucune indication suggérant que cela soit lié au terrorisme ».

760 vols prévus jeudi et 110 000 passagers

Sur place, des queues de passagers en quête d’informations s’étendaient sur plusieurs centaines de mètres. D’autres se sont plaints d’être restés bloqués plusieurs heures dans leur avion. / DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP

Quelque 110 000 passagers devaient décoller de Gatwick ou y atterrir jeudi à bord des 760 vols prévus, selon un porte-parole de l’aéroport. La fermeture a déjà affecté quelque 10 000 passagers mercredi soir, a indiqué le directeur opérationnel de l’aéroport, Chris Woodroofe, sur BBC Radio 4, évoquant un acte « irresponsable ». Beaucoup ont passé la nuit à l’aéroport, utilisant leur manteau comme couverture de fortune, selon l’agence de presse britannique Press Association. Des queues de passagers en quête d’informations s’étendaient sur plusieurs centaines de mètres, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse. D’autres se sont plaints d’être restés bloqués plusieurs heures dans leur avion.

« Tous les vols à destination et au départ sont actuellement suspendus, le temps pour nous d’enquêter sur des signalements de drones survolant notre aérodrome », a indiqué sur son site l’aéroport, deuxième plus important de Londres derrière Heathrow. Les passagers ont été invités à ne pas se rendre sur place et à vérifier le statut de leur vol auprès de leurs compagnies aériennes. Un conseil relayé par la compagnie aérienne britannique Easyjet, qui a indiqué dans un communiqué avoir annulé ou dévié plusieurs vols vers d’autres aéroports britanniques.

M. Woodroofe a précisé que la police recherchait activement le ou les opérateurs des drones et qu’un hélicoptère survolait la zone. « Mais la police nous dit qu’il serait dangereux de vouloir abattre le drone en raison du risque de balles perdues », a-t-il précisé. La secrétaire d’Etat britannique chargée du secteur aérien, Elizabeth Sugg, a souligné que ces survols étaient illégaux et passibles de cinq ans de prison, sur la chaîne SkyNews. Selon la loi britannique, les drones ne peuvent pas être utilisés à moins d’un kilomètre d’un aéroport et ils ne doivent pas dépasser l’altitude de 400 pieds (122 mètres).