« Ségolène Royal a un flair politique extraordinaire, mais l’écologie n’est pas une mode. » Au lendemain de la proposition de Ségolène Royal d’être numéro deux sur une liste d’union avec Europe Ecologie-Les Verts (EELV) aux européennes, l’écologiste Yannick Jadot a opposé une fin de non-recevoir.

Dans une interview au Parisien publiée jeudi 20 décembre, celui qui sera tête de liste EELV aux élections européennes de mai 2019 estime que la demande de l’ancienne candidate socialiste à la présidentielle de 2007 « ressemble un peu à un énième tour de passe-passe du PS pour se sauver la mise ».

« Je ne veux pas que mes enfants me disent que j’ai préféré négocier des postes avec le PS que mobiliser pour la planète et l’Europe », justifie l’eurodéputé, rappelant que l’ex-ministre de l’environnement avait défendu devant le Parlement européen « le diesel contre la santé », « l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes » et « renoncé sur l’écotaxe ou la fermeture de Fessenheim ».

« Je ne suis pas le conseiller matrimonial du PS »

« A-t-elle vraiment changé ou est-ce un positionnement tactique ? Nous n’avons plus de temps à perdre avec des stratégies erratiques », appuie-t-il encore. « Je ne vois pas l’ombre de réponses sur le climat, l’Europe – gangrenée par les extrêmes – et la démocratie qui s’affaisse. »

Ségolène Royal, qui a refusé de prendre la tête d’une liste PS, avait suggéré de prendre cette place derrière Yannick Jadot pour éviter l’émiettement que provoquerait la présentation de listes séparées EELV, Parti socialiste dirigé par Olivier Faure ou Générations.s., dont le leader est Benoît Hamon.

« La réponse ne peut pas être de faire de l’écologie une simple potion électorale pour requinquer la gauche. Je ne suis pas le conseiller matrimonial du PS pour réconcilier ses courants, Olivier Faure avec Benoît Hamon, Ségolène Royal avec François Hollande », répond M. Jadot. La tête de liste d’EELV ambitionne, à terme, de devenir « la première force politique, comme dans d’autres pays européens ».

« Depuis le début, nous martelons notre constance, notre cohérence, notre clarté. Accueillir Ségolène Royal ne serait aucun des trois », a ajouté jeudi soir Julien Bayou, porte-parole du parti écologiste, à l’Agence France-Presse (AFP). Le sujet a été très vite tranché lors du bureau exécutif du jour, prévu avant la proposition, a-t-il rapporté.