Des « gilets jaunes » au Boulou, près de la frontière franco-espagnole, le 22 décembre 2018. / RAYMOND ROIG / AFP

Deux journalistes de France 2 Montpellier ont été « violemment » agressées samedi 22 décembre par des « gilets jaunes », selon l’Agence France-presse (AFP) qui a recueilli leur témoignage. La rédactrice et la journaliste reporter d’images (JRI) se trouvaient près du péage de l’autoroute A9 du Boulou, que des manifestants avaient partiellement bloqué au cours de la journée, près de la frontière franco-espagnole.

« Tout a basculé dans l’après-midi, quand les forces de l’ordre ont lancé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants et qu’un mouvement de panique s’est emparé de la foule », a expliqué l’une d’elle. « Avec ma collègue, on a été prises à partie, pourchassées, frappées par une foule de manifestants qui nous a complètement encerclées », a-t-elle ajouté, encore sous le choc.

« Pluie d’insultes »

« Vendues », « vous ne faites que trafiquer la réalité », criaient avec rage des « gilets jaunes », hommes et femmes confondus, d’après la rédactrice. Les deux journalistes disent avoir été « sauvées » par un « gilet jaune » qui s’est interposé et leur a permis de s’enfuir « sous une pluie d’insultes ». Elles ont porté plainte.

Dans la matinée, une équipe de BFMTV et une journaliste du Progrès ont aussi été prises à partie à Saint-Chamond (Loire) par des « gilets jaunes », tandis qu’ils couvraient leur action de blocage de l’autoroute A47, selon leurs rédactions.

Le reporter et le cameraman de BFMTV, accompagnés par deux agents de sécurité, ont déclaré à l’AFP avoir été ciblés par un groupe d’une vingtaine de personnes après avoir réalisé un duplex depuis l’aire du Pays du Gier. L’équipe de télévision a réussi à les empêcher de leur soustraire leur caméra, mais celle-ci a été endommagée durant l’altercation.

Une heure plus tard, sur le même site, en bordure de l’A47, qui était coupée dans les deux sens par des incendies allumés sur la chaussée, une journaliste du quotidien régional La Tribune-Le Progrès a, à son tour, été agressée par deux « gilets jaunes ».

« Ce couple l’a bousculée pour s’emparer de son smartphone avec lequel elle prenait des photos. D’autres gilets jaunes sont intervenus pour récupérer et lui restituer l’appareil », a déclaré à l’AFP le directeur départemental du quotidien, Patrick Maugé.

Ce n’est pas la première fois que des reporters sont agressés depuis le début du mouvement. A Toulouse notamment, cinq journalistes de CNEWS et BFMTV avaient porté plainte fin novembre pour « violences aggravées », « menaces de mort », « tentative d’agression en réunion », rapportant avoir reçu des coups de pied, des crachats et avoir été poursuivis dans la rue.