Après le Niger l’an dernier à la même époque, Emmanuel Macron se rend samedi et dimanche à N’Djamena, au Tchad, pour réveillonner avec les soldats de la force Barkhane et rencontrer le président tchadien, Idriss Déby, allié de la France dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Temps fort de la visite, le chef de l’État partagera samedi soir avec le millier de militaires français le traditionnel repas de Noël préparé par le chef des cuisines de l’Élysée, Guillaume Gomez.

Sur la base de N’Djamena, où est installé le poste de commandement de l’opération Barkhane, ainsi qu’un détachement aérien et des éléments de soutien et de transmission, le chef de l’Etat, accompagné de la ministre des armées, Florence Parly, doit rencontrer le général Frédéric Blachon, commandant de Barkhane depuis juillet, qui lui fera un bilan de ses opérations. L’objectif de la France et d’accroître son partenariat avec la nouvelle force antidjihadiste du G5 Sahel, mise sur pied avec l’appui de la France entre cinq pays du Sahel (Mauritanie, Niger, Mali, Burkina Faso, Tchad).

L’opération Barkhane, lancée par la France au Sahel depuis 2014 et forte actuellement de 4 500 militaires, a réussi à faire reculer l’activité des groupes armés terroristes dans la région, affirme l’Elysée.

Importance stratégique

L’an dernier, Emmanuel Macron avait réveillonné avec les 500 soldats français basés à Niamey, au Niger, illustration de l’importance stratégique pour la France de cette bande sahélo-saharienne où se télescopent de nombreux enjeux, notamment diplomatiques, sécuritaires, migratoires.

Les groupes djihadistes ont été en grande partie chassés du nord du Mali par l’intervention militaire française, mais ont en revanche regagné du terrain dans le centre de ce pays, et le phénomène s’étend au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires.

Emmanuel Macron et Idriss Déby, qui déjeuneront ensemble dimanche, devraient aussi faire le point sur le déploiement de la force du G5 Sahel, qui n’a reçu pour l’instant qu’environ 100 millions d’euros sur les 400 millions promis par la communauté internationale. La présence de plus en plus marquée de la Russie en Centrafrique qui agace la France, ancienne puissance coloniale dans la région, devrait également être au menu des discussions.

Emmanuel Macron profitera en outre de sa visite pour rencontrer dimanche matin des Tchadiennes dans la Maison de la femme à N’Djamena, « seul lieu au Sahel dédié aux femmes », selon l’Elysée, un sujet sur lequel le président français se dit très mobilisé.