Le premier ministre Edouard Philippe lors d’une conférence de presse à Saint-Yrieix-la-Perche, le 21 décembre 2018. / THOMAS SAMSON / AFP

« L’idée que je sois exaspéré et que je puisse tout envoyer balader sur un coup de tête, ce n’est juste pas moi », affirme Edouard Philippe dans le JDD, dimanche 23 décembre, après des semaines d’intenses pressions dues à la crise des « gilets jaunes ».

« Je ne suis jamais exaspéré. Je réfléchis toujours avant de prendre mes décisions », répond-il à l’hebdomadaire qui l’interroge sur des craintes de démission évoquées par son entourage début décembre, lorsque l’exécutif a dû abandonner la taxe carbone qui a déclenché un vaste mouvement de protestation contre les taxes et la baisse du pouvoir d’achat.

Cette mobilisation, qui dure depuis le 17 novembre, a faibli pour son « acte VI » samedi, à trois jours de Noël, avec près de 40 000 participants dans divers défilés, barrages routiers et blocages aux frontières, parfois avec des violences.

« La politique, c’est comme la boxe »

Même s’il est marqué par plus d’un mois de manifestations qui visent directement l’exécutif, le premier ministre semble tenir bon, selon le JDD. « La politique, c’est comme la boxe. Quand vous montez sur le ring, vous savez que vous allez prendre des coups. J’en prends. Je peux en donner aussi. J’aime ça », dit-il, répétant ce qu’il avait dit devant des députés mardi soir. Il ajoute :

« Les critiques, je sais très bien qui les formule et à quelles fins. Je ne suis pas aveugle ».

Face aux rumeurs de dissensions entre lui et le président Emmanuel Macron, il assure que la crise n’a fait qu’« intensifier » sa relation avec Emmanuel Macron. « On se parle beaucoup, on se dit les choses », assure-t-il au journal.

Ces dernières semaines, Edouard Philippe a par deux fois plaisanté publiquement sur sa durée de vie à Matignon, qui sera quoi qu’il arrive plus courte que son mandat de maire du Havre (six ans et demi).

« Il se projette après les européennes à Matignon », assure toutefois un de ses amis ex-LR, qui, avec d’autres, souligne la « loyauté » d’Edouard Philippe quand il s’agit du « patron », Alain Juppé naguère et aujourd’hui Emmanuel Macron.