Il n’y a pas que le football dans la vie, et de nombreuses sportives et sportifs français ont brillé en 2018. Du sacre de Martin Fourcade aux JO d’hiver de Pyeongchang à la victoire de l’équipe de France féminine de handball lors de l’Euro, retour sur dix moments-clés du sport français cette année.

Martin Fourcade, seul au monde

Martin Fourcade victorieux à Pyeongchang, le 20 février 2018. / FRANCK FIFE / AFP

Martin Fourcade a écrit une nouvelle page de sa légende. Il a marqué de son empreinte les Jeux d’hiver à Pyeongchang, en février en Corée, avec trois médailles d’or, devenant le Français le plus titré de l’histoire aux JO avec cinq sacres, en y ajoutant les deux glanés à Sotchi en 2014. Après sa razzia des Jeux, il est aussi devenu le premier biathlète à remporter sept gros globes de cristal d’affilée, un nouvel exploit. Cette 7e Coupe du monde de suite, qui permet au Français d’effacer des tablettes le Norvégien Ole-Einar Bjoerndalen, vient couronner un nouvel exercice exceptionnel. Avec 19 podiums en 19 sorties, Fourcade aura fait preuve d’une régularité de métronome. En dépit de cette saison historique, le Français a décidé de changer d’entraîneur. Pour rester au sommet.

Perrine Laffont, la surdouée des bosses

Perrine Laffont, le 9 février 2018. / DYLAN MARTINEZ / REUTERS

C’est elle qui a apporté à la France la première médaille d’or des JO d’hiver 2018, en février à Pyeongchang (Corée), en remportant l’épreuve des bosses en ski acrobatique. Perrine Laffont, 19 ans, a su gérer la pression pour sortir son meilleur ski lors de la manche finale et s’imposer devant la Canadienne Justine Dufour-Lapointe et la Kazakhe Yulia Galysheva. Surdouée de la discipline, Laffont avait crevé l’écran lors des précédents JO, à Sotchi en 2014. Elle aura besoin d’un peu de temps pour réaliser ce qui vient de lui arriver cette année. « J’ai 19 ans, je ressemble à un enfant. Je ne réalise pas, je ne me sens pas prête pour ça. Mais je le veux. C’est complètement fou ! » Comme un rêve qui devient réalité.

Marie Bochet brille à Pyeongchang

Marie Bochet, porte-drapeau de la délégation française. / NG HAN GUAN / AP

Avec quatre titres (descente, super-G, slalom géant, slalom) en cinq courses disputées dans la montagne sud-coréenne, Marie Bochet, la skieuse du Beaufortain, en Savoie, a égalé sa moisson de Sotchi en 2014, déjà exceptionnelle avec quatre titres (descente, super-G, slalom géant, super-combiné). Née avec une agénésie (atrophie) de l’avant-bras gauche, conforte son statut de sportive française la plus titrée aux Jeux paralympiques hivernaux, avec huit médailles d’or. Elle avait aussi éclaboussé de son talent les Mondiaux 2013 et 2015, avec cinq médailles d’or à chaque fois dans toutes les épreuves du ski alpin.

Julian Alaphilippe, désormais un classique

Julian Alaphilippe avec son maillot à pois de meilleur grimpeur, le 29 juillet 2018. / JEFF PACHOUD / AFP

Les Français ont brillé dans les classiques cyclistes et Julian Alaphilippe s’y est particulièrement distingué. Le coureur de la Quick-Step a remporté deux d’entre elles (Flèche wallonne, Clasica San Sebastian) mais c’est sur le Tour de France que le grand public s’est pris d’affection pour la personnalité exubérante de l’ancien mécano, un stakhanoviste. Après avoir été l’un des grands animateurs de la Grande Boucle cet été (maillot à pois, deux victoires d’étape), Julian Alaphilippe a également brillé en remportant le Tour de Grande-Bretagne en septembre.

Charlotte Bonnet, nouvelle figure de la natation

Charlotte Bonnet après sa victoire lors des championnats d’Europe à Glasgow. / FRANCOIS XAVIER MARIT / AFP

Or du 200 m, des relais 4 × 100 m dames et mixte, plus bronze du 100 m : Charlotte Bonnet a pris son envol et porté la natation française aux championnats d’Europe, à Glasgow, en août. Au bout d’une saison au cours de laquelle elle a franchi des frontières chronométriques significatives, la Niçoise de 23 ans a répondu avec autorité aux attentes en coiffant sa première couronne internationale, en individuel, en grand bassin, sur 200 m.

Kevin Mayer, plus vite, plus haut, plus fort

Kevin Mayer, nouveau recordman du monde du décathlon, le 16 septembre 2018. / NICOLAS TUCAT / AFP

Sa saison aurait pu être de celle que l’on souhaite oublier et remiser au placard. En août, à Berlin, un zéro pointé dans l’épreuve du saut en longueur l’avait privé du titre européen du décathlon qui lui tendait les bras. La déception avait été immense pour le champion du monde 2017.

Mais Kevin Mayer n’est pas un athlète comme les autres. Revanchard, il décide de reporter ses vacances et prend rendez-vous un mois plus tard au Décastar de Talence. Le 16 septembre, le Drômois entre dans l’histoire de l’athlétisme : il passe pour la première fois la barre mythique des 9 000 points et écrase de 81 points le record du monde de la spécialité, détenu depuis 2015 par l’Américain Ashton Eaton (9 126 points contre 9 045). Désormais, « Kéké la Braise » (son surnom) n’a plus qu’un objectif : devenir champion olympique à Tokyo en 2020.

Sébastien Ogier, discret mais rapide

Sebastien Ogier performs during the FIA World Rally Championship 2018 Wales Rally GB, in Deeside, Great-Britain on October 6, 2018 // @World / Red Bull Content Pool // AP-1X5WW1MXS2111 // Usage for editorial use only // Please go to www.redbullcontentpool.com for further information. //

On peut être sextuple champion du monde et vivre dans l’ombre d’un (quasi)-retraité, surtout quand ce dernier s’appelle Sébastien Loeb et qu’il est nonuple champion du monde dans votre discipline. Mais Sébastien Ogier n’en a cure. Celui qui règne sur le rallye mondial depuis le départ de son illustre coéquipier (2012 à 2018) est aussi discret qu’il est efficace et rapide volant en main.

Cette saison, le Gapois (M-Sport Ford) a peut-être acquis son plus beau titre tant il a été disputé. Le Belge Thierry Neuville l’a concurrencé jusqu’à l’ultime épreuve, le rallye d’Australie en novembre. La saison prochaine, un nouveau défi l’attend : le pilote sera de retour au sein de l’écurie Citroën, qu’il avait quitté en 2011, las d’attendre son heure dans l’ombre d’un certain Sébastien Loeb.

Clarisse Agbegnenou, valeur sûre du judo français

Lorsque Teddy Riner n’est pas là, l’équipe de France de judo sait qu’elle peut toujours compter sur elle. Clarisse Agbegnenou en est un pilier indestructible. En septembre, à Bakou (Azerbaïdjan), elle a remporté son troisième titre mondial, le deuxième consécutif dans la catégorie des – 63 kg.

Médaillée d’argent lors des JO de Rio en 2016, la judoka est programmée pour triompher à Tokyo en 2020. Elle aura alors 27 ans et encore quelques années devant elle pour continuer à garnir un palmarès imposant – trois titres européens, deux titres de vice-championne du monde, deux titres de championne du monde par équipes – l’un des plus impressionnants du judo tricolore.

Francis Joyon, la Route du rhum pour quelques minutes

L’arrivée de Francis Joyon en Guadeloupe, le 11 novembre 2018. / LOÏC VENANCE / AFP

Francis Joyon a remporté, dans la nuit de dimanche 11 à lundi 12 novembre, la Route du rhum, au terme d’un « sprint » final haletant face à François Gabart, digne de la fin de course de la première édition de la transatlantique, en 1978, entre le Canadien Mike Birch et le Français Michel Malinovsky, séparés de quatre-vingt-dix-huit secondes. Francis Joyon complète ainsi un palmarès déjà riche. Notamment de quelques records.

Joyon, 62 ans n’avait jamais remporté cette mythique transatlantique en solitaire depuis sa première participation, en 1990. Tant attendu, son triomphe à sa septième tentative restera dans les annales.

L’équipe féminine de handball sur le toit de l’Europe

L’équipe de France féminine de handball, victorieuse, au Palais omnisports de Paris-Bercy, le 16 décembre 2018. / CHARLES PLATIAU / REUTERS

C’est très certainement la meilleure génération de l’histoire du handball féminin français. Sacrées championnes du monde en 2017, les Bleues sont désormais également championnes d’Europe. Après la défaite en finale des JO de Rio, l’équipe de France a enfin battu la Russie en finale d’une grande compétition. Emmenées par une Alexandra Lacrabère en feu (6 buts), les handballeuses françaises ont étouffé leurs adversaires, ne laissant aucune miette (24-21). Ce sacre conclut une année faste pour le handball français qui a étendu son hégémonie aux compétitions de clubs en 2018 en réussissant un triplé inédit, chez les hommes, en Ligue des champions en plaçant trois clubs dans le Final Four (Montpellier, Nantes et Paris) pour une victoire finale des Héraultais.