Le palais de justice d’Alger, en 2015. / FAROUK BATICHE / AFP

Un tribunal d’Alger a condamné, mardi 25 décembre, à un an de prison ferme le journaliste algérien Adlène Mellah, reconnu coupable d’« attroupement », a annoncé son avocat à l’AFP.

Arrêté le 9 décembre dans la capitale algérienne, le directeur des sites d’information Algérie Direct et Dzair Presse, était accusé « d’attroupement », d’« incitation à un attroupement non armé », d’« outrage à fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions » et de « rébellion ».

Selon Reporters sans frontières (RSF), qui avait réclamé sa libération immédiate, le journaliste avait participé « devant le théâtre national à Alger à une manifestation de soutien au chanteur Reda City 16, en détention depuis octobre ».

« Je suis choqué »

Il a finalement été condamné à un an de prison ferme pour attroupement, a déclaré Me Abdel Ghani Badi, précisant que le délit d’« outrage à fonctionnaire » n’avait pas été retenu par le tribunal. Le 18 décembre, un procureur avait requis trois ans de prison ferme contre ce journaliste.

Me Badi a indiqué à l’AFP que la défense allait interjeter appel. En attendant, Adlène Mellah devra rester en détention, a-t-il déploré. « Je suis choqué de voir des citoyens algériens accusés d’attroupement non autorisé en 2018 alors que le droit de manifester est garanti par la Constitution », a insisté l’avocat.

Le journaliste devra également comparaître le 7 février dans une autre affaire, pour « chantage », « atteinte à la vie privée » et « diffamation ». Dans ce dossier, il est, avec ses coaccusés, visé par une plainte déposée par Anis Rahmani, patron du plus grand groupe de médias privé d’Algérie (Ennahar), Abdelkader Zoukh, wali (préfet) d’Alger, et Abderrahmane Benhamadi, PDG du conglomérat d’électronique et d’électroménager Condor.