C’était une condition pour suspendre les sanctions envers la Russie. Mais Moscou a dépassé la limite fixée au 31 décembre 2018, minuit, pour donner aux experts de l’Agence mondiale antidopage (AMA) un libre accès aux données du laboratoire d’analyses impliqué dans le scandale de dopage institutionnel, a confirmé l’agence, mardi 1er janvier.

Le comité indépendant de l’AMA chargé de la conformité avec le code mondial se réunira les 14 et 15 janvier pour examiner les suites à donner à cette affaire. Ce dernier pourrait prononcer une non-conformité de l’agence russe antidopage (Rusada), synonyme d’une nouvelle suspension du sport russe.

Déception

« Je suis amèrement déçu », a réagi Craig Reedie, président de l’AMA, précisant que celle-ci enverrait dans les jours à venir le rapport de la mission d’experts dépêchés à Moscou le 21 décembre au comité de révision de la conformité, chargé de déterminer l’adhésion des agences nationales au Code mondial antidopage.

Le 21 décembre, ce groupe d’experts avait échoué à « terminer sa mission dans le temps imparti en raison d’une question soulevée par les autorités russes, exigeant que l’équipement utilisé pour l’extraction des données soit conforme à la législation russe », avait alors souligné l’AMA. Malgré les appels du président de la Rusada, Moscou n’a pas tendu la main, laissant expirer l’ultimatum.

La récupération de ces données électroniques était l’une des deux conditions imposées par l’AMA en échange de sa décision controversée de lever la suspension de Rusada, annoncée le 20 septembre. L’autre : pouvoir requérir, sur cette base, des « réanalyses » d’échantillons avant le 30 juin 2019.

Les réactions des détracteurs de la Russie ne se sont pas fait attendre. Travis Tygart, patron de l’agence américaine antidopage (USADA) a exhorté l’AMA à rétablir la suspension imposée à la Rusada, qualifiant le retour du pays dans le monde sportif de « blague totale ». « C’est une plaisanterie, une honte pour l’AMA et le système antidopage mondial », a-t-il déclaré.

Cet échec conforte également la fédération internationale d’athlétisme (IAAF) qui avait maintenu, début décembre, les sanctions contre les sportifs russes qu’elle avait été la première organisation à imposer.