Discours d’Ali Bongo au peuple gabonais, le 31 décembre 2018. / YouTube

Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) le 24 octobre, s’est exprimé pour la première fois depuis le début de sa convalescence dans une vidéo enregistrée à Rabat, au Maroc, et diffusée lundi 31 décembre au soir par les médias gabonais et les réseaux sociaux.

« Il est vrai que j’ai traversé une période difficile, comme cela arrive parfois dans la vie », a-t-il dit lors de ses vœux du Nouvel An. Dans cette vidéo, Ali Bongo apparaît de face, le visage marqué par un strabisme. Son élocution est fluide, sa tête et ses mains bougent légèrement. « Aujourd’hui, comme vous pouvez le constater, je vais mieux et me prépare à vous retrouver très vite », a ajouté M. Bongo.

#Discours du Président de la République, Ali Bongo Ondimba au peuple Gabonais
Durée : 02:10

« Ce discours est la preuve que le président Ali Bongo est totalement rétabli. Ses ennuis de santé sont désormais derrière lui », a indiqué le porte-parole de la présidence, Ike Ngouoni. Le président gabonais est en convalescence au Maroc depuis fin novembre. En deux mois, seules une photo du chef de l’Etat et deux vidéos, sans son, tournées à Rabat, avaient été diffusées. Ces images n’avaient pas rassuré de nombreux Gabonais sur les capacités physiques et intellectuelles d’Ali Bongo.

Tensions internes

L’opposition et la société civile avaient demandé à la Cour constitutionnelle de déclarer une vacance du pouvoir, conformément à la Constitution. La vacance n’a pas été déclarée par la Cour constitutionnelle, qui a transféré certains pouvoirs du président au premier ministre et au vice-président. L’absence d’Ali Bongo a également favorisé les tensions internes au sein du pouvoir gabonais, selon des analystes politiques gabonais.

Lundi soir, l’opposant Jean Ping, ex-candidat à la présidentielle de 2016, qui affirme être le président élu « avec plus de 65 % de suffrages », s’est exprimé en présentant ses vœux aux Gabonais. « Le Gabon et les Gabonais doivent sortir d’une dictature qui pille et qui tue », a-t-il déclaré dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux. « Nous ne pouvons nous permettre davantage le luxe d’attendre, ni celui de penser à une solution providentielle […] Le moment est enfin arrivé de réaliser les promesses de nos pères fondateurs, de rendre possible les rêves de nos enfants et de retrouver la plénitude de notre souveraineté », a-t-il ajouté.

Mi-décembre, Jean Ping avait appelé à la « confrontation » avec le régime d’Ali Bongo, avant d’organiser une marche rassemblant environ 500 Gabonais.