L’avis du « Monde » – pourquoi pas

Kaku Arakawa, réalisateur pour la télévision publique japonaise, suit depuis environ quinze ans Hayao Miyazaki, figure tutélaire du cinéma d’animation, cofondateur du studio Ghibli et auteur, entre autres, d’une dizaine de longs-métrages devenus des classiques absolus du genre (Mon voisin Totoro, Princesse Mononoké). Le documentaire Never-Ending Man (« l’homme qui ne s’arrête jamais ») retrace deux années de la vie du maître, entre 2015 et 2016, se remettant en selle à l’âge de 74 ans et après avoir annoncé sa retraite définitive en 2013, pour réaliser un court-métrage en images de synthèse (Boro la petite chenille, à destination du musée Ghibli).

Lire le portrait (paru en 2014) : La dernière prophétie de Miyazaki

Une belle leçon de choses

Sans grande inspiration ni véritable recul, le film n’en constitue pas moins un document précieux, de par sa proximité avec une personnalité réputée farouche, présentant à la caméra une contradiction vivante : celle d’un artiste débordant de créativité et ne cessant pourtant de plaider son droit au repos.

Miyazaki, ici seul metteur en scène de sa propre légende, se laisse filmer maniant le crayon, curieux des nouvelles technologies, mais rappelant néanmoins à ses jeunes équipes formées au numérique que l’animation, comme toute création artistique, se doit d’observer scrupuleusement la nature, de tenir le vivant en haute estime et d’en passer par une ébauche manuelle. Une belle leçon de choses.

Never-Ending Man: Hayao Miyazaki [Official US Trailer, GKIDS - Coming Winter 2018]
Durée : 02:34

Documentaire japonais de Kaku Arakawa (1 h 10). Sur le Web : www.facebook.com/eurozoom.distributeur et gkids.com/films/neverending-man