Les ministres des affaires étrangères du Groupe de Lima, le 4 janvier 2019. / CRIS BOURONCLE / AFP

Les pays du Groupe de Lima, constitué du Canada et de treize pays d’Amérique latine, ont annoncé, vendredi 4 janvier, qu’ils ne reconnaîtront pas le deuxième mandat de Nicolas Maduro par la voix du chef de la diplomatie péruvienne, Nestor Popolizio, à l’issue d’une réunion dans la capitale du Pérou.

Les ministres des affaires étrangères de ces pays considèrent comme « illégitime » le second mandat du président vénézuélien, qui doit débuter le jeudi 10 janvier, et lui demandent de transférer ses pouvoirs à l’Assemblée nationale, seule institution contrôlée par l’opposition. Le Groupe de Lima regroupe l’Argentine, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, le Guatemala, le Honduras, le Mexique, le Panama, le Paraguay, le Pérou, la Guyane et Sainte-Lucie. Il a été créé en 2017, au moment où le Venezuela était secoué par de violentes manifestations qui ont fait 125 morts.

« Cette déclaration [finale] porte un message politique fort : le principal est sans nul doute la non-reconnaissance de la légitimité du nouveau mandat du régime vénézuélien », a déclaré le ministre devant la presse, entouré de représentants des autres pays. Pour la première fois, les Etats-Unis, qui ne sont pas membres du Groupe de Lima, ont participé à cette réunion. Le secrétaire d’Etat Mike Pompeo y était associé par visioconférence.

Bolsonaro considère le gouvernement comme une « dictature »

Un entretien bilatéral en marge de la réunion devait également avoir lieu entre le nouveau chef de la diplomatie brésilienne, Ernesto Araujo, et son homologue américain, selon l’ordre du jour officiel rendu public par Brasilia. Cette réunion intervenait quelques jours après une rencontre entre Mike Pompeo et plusieurs hauts responsables sud-américains, dont le président colombien, Ivan Duque, et le chef de la diplomatie péruvienne, Nestor Popolizio, pour renforcer la pression sur Caracas.

La réunion de vendredi se déroulait également dans la foulée de l’investiture du président d’extrême droite brésilien, Jair Bolsonaro. Son pays fait partie du Groupe de Lima et le nouveau dirigeant brésilien considère le gouvernement vénézuélien comme un régime dictatorial. Le Pérou, qui, à l’instar des Etats-Unis, est un critique féroce du gouvernement de Nicolas Maduro, avait proposé début décembre aux membres du Groupe de Lima de rompre leurs relations diplomatiques avec Caracas. Nicolas Maduro, qui doit prêter serment le 10 janvier pour un deuxième mandat, après une réélection contestée, accuse, de son côté, la Maison Blanche de tenter de le faire chuter avec l’aide des gouvernements colombien et brésilien.

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