Des maisons touchées par la tempête Pabuk, le 5 janvier 2019 à Pak Phanang, dans la province de Nakhon Si Thammarat. / Sumeth Panpetch / AP

Première tempête tropicale à frapper le royaume depuis trente ans, Pabuk a entraîné des vents violents soufflant jusqu’à 75 km/h, des vagues de trois à cinq mètres de haut et des pluies torrentielles provoquant de nombreuses inondations. Près de 30 000 personnes ont trouvé refuge dans des centres d’évacuation.

Le bilan de la tempête depuis jeudi est monté à quatre morts et un disparu. Vendredi après-midi, dans la province de Nakhon Si Thammarat, un homme de 35 ans a été tué par la chute d’un arbre sur sa maison et un autre, de 46 ans, a été victime d’un accident de voiture alors que la chaussée était très glissante, selon la police.

Plus tôt dans la matinée, un pêcheur de la province de Pattani, près de la frontière malaisienne, avait été emporté par des vagues de plusieurs mètres alors qu’il rentrait au port. Un autre membre de l’équipage est toujours porté disparu. Jeudi, c’est un ressortissant russe qui s’était noyé, à Koh Samui. En 1989, le typhon Gay, dernier phénomène météorologique majeur à avoir frappé la région à cette période de l’année, avait coûté la vie à des centaines de personnes.

Des centaines de touristes bloqués

Pabuk a été rétrogradée samedi matin en dépression alors qu’elle s’est déplacée au-dessus de la mer d’Andaman, où se trouvent les stations touristiques de Krabi et de Phuket, avant de s’éloigner de la Thaïlande, selon le centre météorologique thaïlandais.

La veille, l’œil de la tempête avait évité de justesse Koh Samui, Koh Phangan et Koh Tao dans le golfe de Thaïlande, des îles très prisées des vacanciers en ces périodes de fin d’année. Des centaines de touristes sont restés bloqués sur ces îles alors que les ferries sont restés à quai et que trois aéroports régionaux ont été fermés.

« Certains d’entre eux devraient partir aujourd’hui avec la réouverture de l’aéroport et la reprise du service des ferries », a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) le chef du district de Koh Samui, Kittipop Roddon. « A Samui, il n’y a pas de victimes à déplorer » et « seules quelques maisons ont été partiellement endommagées par le vent », a-t-il ajouté. Les drapeaux rouges interdisant la baignade n’ont toutefois pas encore été retirés sur certaines plages.

« Tout est terminé. Les 10 000 touristes restés sur notre île sont en sécurité », a déclaré de son côté Krikkrai Songthanee, chef du district de Koh Phangan, réputée pour ses fêtes de pleine lune, ajoutant que les vents violents avaient causé des dégâts mineurs. Les autorités thaïlandaises avaient émis de nombreux avertissements et ouvert de multiples abris, craignant des dégâts beaucoup plus importants.

Un moine boudhiste près de débris après le passage de la tempête tropicale Pabuk, le 5 janvier 2019, à Pak Phanang, dans la province de Nakhon Si Thammarat, dans le sud de la Thaïlande. / Sumeth Panpetch / AP

200 000 foyers privés d’électricité

Sur le continent, en raison de la chute d’arbres et de poteaux qui ont endommagé des lignes électriques, plus de 200 000 foyers ont été privés d’électricité dans quatre provinces, notamment celles de Nakon Si Thammarat et de Surat Thani particulièrement touchées. « Le courant n’est toujours pas rétabli dans quelque 30 000 foyers », d’après le département de la prévention et de l’atténuation des catastrophes.

De son côté, la société énergétique nationale PTT Exploration and Production Pcl, qui avait annoncé la suspension de ses activités à Bongkot et à Erawan, deux des plus grands gisements de gaz du pays dans le golfe de Thaïlande, a indiqué dans un communiqué « tabler sur une reprise de la production le 6 janvier ».

Pabuk a déferlé sur le sud du royaume en pleine haute saison, une mauvaise nouvelle pour l’économie thaïlandaise fortement tributaire du tourisme. Le pays devrait accueillir un nombre record de 40 millions de visiteurs cette année dont une majorité se rendent dans les stations balnéaires du sud.