L’ancien président sud-africain Jacob Zuma à Pietermaritzburg, le 30 novembre 2018. / Rogan Ward / REUTERS

Le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, a sous-entendu dimanche 6 janvier avoir nommé comme candidat aux législatives de mai l’ex-président Jacob Zuma, emporté en 2018 par des scandales, alors que la formation s’est engagée à ne pas présenter de personnes impliquées dans des affaires de corruption.

L’ANC a convenu que ses candidats aux législatives « ne doivent pas avoir fait preuve d’indiscipline ou avoir été impliqués dans la corruption », a déclaré Dakota Legoete, porte-parole du parti, lors d’une conférence de presse à Durban (nord-est).

Mais interrogé pour savoir si Jacob Zuma figurait sur la liste, l’ANC a sous-entendu qu’il l’était. « Nous en sommes encore à l’étape où chaque candidat doit accepter ou décliner » sa nomination, a expliqué Dakota Legoete. « Nous ne voulons pas miner ce processus (…). Nous attendons que lui, le camarade Zuma, [et les autres candidats] nous fassent savoir s’ils acceptent ou pas » leur nomination, a-t-il ajouté.

Jacob Zuma, président de 2009 à 2018, a été contraint, sous la pression de son parti, l’ANC, de démissionner en février 2018 en raison des scandales de corruption dans lesquels il est empêtré. L’ancien président reste cependant très influent au sein de l’ANC, où les camps pro et anti-Zuma continuent de s’affronter.

« Renforcer l’intégrité » de l’ANC

La liste des candidats de l’ANC aux législatives, qui n’a pas encore été rendue publique, « doit renforcer l’intégrité » du parti de feu Nelson Mandela, a encore assuré Dakota Legoete. La liste, qui compte pour moitié des femmes, doit encore être approuvée par la direction du parti, ce qui devrait intervenir d’ici à la fin janvier, a précisé le porte-parole.

L’ANC, au pouvoir depuis la fin officielle du régime raciste de l’apartheid en 1994, aborde les élections législatives prévues en mai 2019 en position difficile. Son image a été extrêmement ternie ces dernières années par les mauvais résultats économiques et les soupçons de corruption qui ont caractérisé les dernières années de la présidence Zuma.

Le parti a enregistré un revers historique lors des élections locales de 2016, où il a perdu des villes emblématiques comme Pretoria et Johannesburg. L’actuel chef de l’Etat et nouveau patron de l’ANC, Cyril Ramaphosa, a fait de la lutte contre la corruption et de la relance de l’économie ses priorités, mais la première puissance industrielle du continent a plongé en 2018 dans la récession.

Le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), et la formation de la gauche radicale des Combattants pour la liberté économique (EFF) espèrent tirer profit du taux de chômage record de près de 28 % et de la persistance des inégalités raciales.