Jim Yong Kim, le premier mai 2018, à Beverly Hills. / Mike Blake / REUTERS

Le président américain de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a annoncé lundi 7 janvier qu’il démissionnerait de son poste le 1er février, soit quatre ans avant la fin de son second mandat.

Dans un communiqué, M. Kim, qui a présidé la Banque mondiale pendant six ans, précise seulement qu’il va rejoindre « une société » et se focaliser « sur les investissements dans les infrastructures dans les pays en développement ». Il sera remplacé en intérim par Kristalina Georgieva, jusqu’alors directrice générale de la Banque mondiale.

« Cela a été un grand honneur que de servir en tant que président d’une institution remarquable, forte d’un personnel passionné dédié à leur mission qui est d’éliminer l’extrême pauvreté de notre vivant », a-t-il dit dans le communiqué.

« Le travail de la Banque mondiale est plus important que jamais alors que les aspirations des pauvres progressent dans le monde et que les problèmes comme celui du changement climatique, des épidémies, des famines et des réfugiés continuent de croître en ampleur et en complexité. »

Critiqué en interne

Sous sa houlette, l’institution de développement, qui compte 189 pays membres, est parvenue à boucler une augmentation de capital et a eu davantage recours au secteur privé pour financer des projets dans les pays en développement. Mais, en interne, le bilan de Jim Yong Kim avait été hautement contesté, et ce même avant son renouvellement, en 2016, à la tête de l’institution internationale.

Il avait dû affronter une protestation interne inédite, alimentée par une réorganisation contestée et une controverse sur le versement de bonus à de hauts dirigeants en 2014 alors qu’un plan d’économies de 400 millions de dollars, accompagné de licenciements, avait été mis en place.

Un poste jusqu’ici réservé aux Américains

Avant de prendre la tête de la Banque mondiale en avril 2012, M. Kim, médecin, anthropologue et cofondateur de Partnership in Health (PIH) avait déjà consacré plus de vingt ans à la lutte contre la pauvreté. Il a travaillé sur les formes résistantes de la tuberculose et sur le sida dans les pays les plus pauvres, formé les soignants de terrain à Haïti et au Pérou, aidé les malades à s’approprier leurs traitements. Ces batailles lui ont valu de devenir conseiller du directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Et en 2012, Barack Obama en fait le candidat des Etats-Unis pour succéder à Robert Zoellick à la tête de l’institution. En effet, jusqu’à cette nomination, la tête de la Banque mondiale revenait généralement à un Américain, la direction du Fond monétaire international étant généralement confiée à un Européen. Un partage des rôles désormais fortement contesté par les pays émergents.