Le vote sur l’accord de sortie de l’union européenne (UE), reporté sine die par Theresa May le 10 décembre alors qu’il s’annonçait négatif, se fera le 15 janvier, a déclaré mardi 8 janvier un porte-parole de Downing Street. Les débats sur ce texte doivent reprendre mercredi à la Chambre des communes. Mais son adoption demeure très compromise tant il est décrié à la fois par les « Brexiters » et par les europhiles. La première ministre britannique a déclaré qu’elle continuait à travailler avec Bruxelles pour obtenir des assurances susceptibles de convaincre les députés, après s’être déjà entretenue avec des dirigeants européens pendant la période de Noël.

Face au risque d’impasse et de sortie sans accord, synonyme de rupture brutale des liens tissés depuis plus de quatre décennies, Londres envisage de retarder la date de sa sortie de l’UE, affirme mardi 8 janvier le Telegraph. Plusieurs sources européennes ont indiqué au quotidien britannique que les autorités britanniques « tâtaient le terrain » pour demander une éventuelle extension de l’article 50 du traité de l’UE, qui régit le départ d’un Etat membre.

Des informations cependant démenties par le gouvernement. « Nous sommes très clairs : la politique du gouvernement est que l’article 50 ne peut pas être prolongé », a commenté le secrétaire d’Etat au Brexit, Martin Callanan, à son arrivée mardi à une réunion entre ministres européens à Bruxelles. « Nous quitterons l’UE le 29 mars de cette année parce que c’est ce que dit l’article 50, c’est ce pour quoi le Parlement a voté, et c’est désormais ce que dit la législation nationale britannique », a ajouté M. Callanan. Le ministre chargé du Brexit, Steve Barclay, a également démenti que le gouvernement britannique comptait demander une prolongation.

Un Brexit retardé ? Une « option très hypothétique »

La veille, la secrétaire d’Etat chargée du numérique, Margot James, avait suggéré que le Brexit pourrait être retardé afin d’éviter une sortie sans accord entre les deux parties. Une demande d’extension devrait être approuvée à l’unanimité par les Etats membres de l’UE. « Si une telle demande était faite, nous ne nous y opposerions pas », a réagi mardi le ministre des affaires étrangères irlandais, Simon Coveney.

Selon des sources européennes interrogées par l’Agence France-Presse, le Royaume-Uni discute depuis plusieurs semaines de l’éventualité de reporter la date du Brexit avec des responsables européens. « Il est clair que tout le monde a en tête que cette possibilité existe », a dit une source diplomatique européenne, tout en avertissant que « c’est une option très hypothétique et non le scénario privilégié par qui que ce soit ». Selon la même source, une prolongation serait « strictement limitée à quelques semaines ou à quelques mois » – peut-être seulement jusque fin juin ou début juillet.

« Cela n’a pas été demandé par les autorités britanniques », a précisé de son côté la ministre des affaires européennes française, Nathalie Loiseau, également interrogée sur l’hypothèse d’un report de la date de départ du Royaume-Uni. « Je ne travaille pas sur des hypothèses. La situation actuellement est déjà assez complexe », a-t-elle affirmé à Bruxelles.