Les deux victimes, identifiées par la police néerlandaise comme Ali Motamed, 56 ans, et Ahmad Molla Nissi, 52 ans, étaient des opposants au régime iranien. / RAHEB HOMAVANDI / REUTERS

Le gouvernement hollandais a accusé mardi 8 janvier Téhéran d’avoir été impliqué dans les meurtres commis aux Pays-Bas en 2015 et 2017 de deux Néerlandais d’origine iranienne.

Les services de renseignement néerlandais (AIVD, pour Algemene Inlichtingen- en Veiligheidsdienst ou Service général de rensseignement et de sécurité, en français) ont « de fortes indications que l’Iran était impliqué dans la liquidation de deux citoyens néerlandais d’origine iranienne à Almere en 2015 et à La Haye en 2017 », selon le texte d’une lettre envoyée au Parlement et signée par les ministres de l’intérieur et des affaires étrangères néerlandais.

Les deux victimes, identifiées par la police néerlandaise comme Ali Motamed, 56 ans, et Ahmad Molla Nissi, 52 ans, étaient des opposants au régime iranien, a précisé le gouvernement néerlandais, qui a également annoncé des sanctions prises mardi par l’Union européenne contre Téhéran. « Le 8 janvier 2019, l’Union européenne a imposé des sanctions au ministère du renseignement et de la sécurité (MOIS) iranien et à deux personnes iraniennes, notamment sur recommandation des Pays-Bas », ont précisé Stef Blok, ministre des affaires étrangères, et Kajsa Ollongren, ministre de l’intérieur, dans leur courrier. Cela signifie que les fonds et les autres actifs financiers de cette entité et de ces deux personnes ont été gelés, ont-ils expliqué.

Les Pays-Bas avaient expulsé en juin deux employés de l’ambassade iranienne, avaient annoncé un mois plus tard les services de renseignement néerlandais, sans révéler les raisons de ces expulsions. Téhéran avait alors protesté contre l’éviction des deux diplomates, qualifiée de « geste hostile et destructeur », et avait menacé les Pays-Bas de représailles.

Tentative d’attentat en France

« Il est très encourageant de constater que l’UE vient de convenir de nouvelles sanctions ciblées contre l’Iran en réponse à des activités hostiles et à des complots planifiés et perpétrés en Europe, y compris au Danemark », a réagi dans un tweet le premier ministre danois, Lars Loekke Rasmussen. « L’UE reste unie – de telles actions sont inacceptables et doivent avoir des conséquences », a-t-il ajouté. Le Danemark avait rappelé à la fin d’octobre 2018 son ambassadeur à Téhéran après avoir déjoué un projet d’« attaque » sur son sol contre des opposants iraniens.

A la fin de juin les autorités françaises avaient annoncé avoir déjoué un attentat organisé par les services de renseignements de Téhéran. Ce dernier visait également un rassemblement d’un groupe d’opposants iraniens à Villepinte (Seine-Saint-Denis). En octobre, un diplomate accusé d’être impliqué dans cette tentative d’attentat avait été incarcéré en Belgique.