Le ministre de l’intérieur italien (Ligue, extrême droite), Matteo Salvini, le 17 décembre à Rome. / Angelo Carconi / AP

L’arrivée au pouvoir des populistes anti-système et anti-immigration au mois de juin en Italie a fait plonger le pays dans le classement annuel des démocraties établi par « The Economist Intelligence Unit » et dévoilé mercredi 9 janvier.

Il est passé de la 21e place en 2017 à la 33e place de ce rapport d’experts, une chute en grande partie liée aux mesures portées par la Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini, ministre de l’intérieur et homme fort du gouvernement.

Son parti s’est allié pour former un gouvernement avec le Mouvement Cinq Etoiles (M5S, anti-système) dirigé par Luigi Di Maio, qui reste épargné par le rapport.

L’Italie souffre d’une « profonde désillusion à l’encontre des institutions politiques, dont le Parlement et les partis, qui se répercute à travers un soutien à des hommes forts contournant les institutions politiques », décrivent les experts.

Matteo Salvini « a souvent utilisé une rhétorique anti-étrangers » et a prôné l’évacuation de Roms occupant illégalement des logements, en dépit d’une condamnation de la Cour européenne de justice, relèvent-ils.

« Déterioration des libertés civiles »

L’Italie a notamment été épinglée par la nouvelle Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, la Chilienne Michelle Bachelet, dans son premier discours prononcé en septembre.

Dénonçant en particulier la décision prise par M. Salvini de fermer les ports italiens aux navires ayant secouru des migrants, elle avait annoncé qu’une équipe se rendrait dans le pays pour évaluer « la forte augmentation signalée des actes de violence et de racisme contre les migrants, les personnes d’origine africaine et les Roms ».

« Tout cela contribue au risque de détérioration des libertés civiles », insiste le rapport de Economist Intelligence Unit.

Le classement annuel pointe aussi le fait que le gouvernement italien évoque de nouveaux dangers potentiels pour réduire les libertés des citoyens. Ainsi, un nouveau décret-loi sécurité et immigration du ministre de l’intérieur a été adopté en novembre. Sa principale mesure abolit les permis de séjour humanitaires jusqu’à présent accordés aux personnes vulnérables, familles ou femmes seules avec enfants.

Comment Matteo Salvini est devenu l’homme fort de l’Italie
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