Laurent Wauquiez, le 6 décembre 2018, à Paris. / ERIC PIERMONT / AFP

Discret ces dernières semaines, le président Les Républicains (LR) Laurent Wauquiez dévoile ses propositions pour mettre fin à la crise des « gilets jaunes », dans une interview aux Echos mercredi 9 janvier.

« Il faut engager un vrai plan de réduction de la dépense publique qui s’accompagne d’un big bang fiscal, lance l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy. Il faut tout remettre à plat. Il existe aujourd’hui 350 impôts et taxes, des niches fiscales partout, le système est illisible et imprévisible. Il faut supprimer des taxes, baisser les impôts, réduire le nombre de tranches. »

Il s’en prend ensuite à la politique économique d’Emmanuel Macron, un « échec », selon lui. Et il propose un « plan d’économies de 20 milliards d’euros par an, via l’augmentation du temps de travail des fonctionnaires, une allocation sociale unique, l’alignement des régimes de retraite et la chasse aux doublons Etat/collectivités ». Il rejette par ailleurs le rétablissement de l’impôt sur la fortune, réclamé par une majorité de « gilets jaunes ». Questionné sur la mise en place d’une « flat tax », un impôt sur le revenu à taux unique, M. Wauquiez déclare que « cela fait partie des sujets qui doivent être mis sur la table ».

« Parce que, aujourd’hui, notre système fiscal est à bout de souffle. Il n’est ni juste ni efficace. Le prélèvement à la source, vendu comme la réforme du siècle, est l’incarnation typique des erreurs complètes de logiciel. La question n’est pas comment collecter les impôts, mais comment les baisser. »

« Le gouvernement ne parvient pas à maîtriser la situation »

Dans cette interview au quotidien économique, Laurent Wauquiez critique également la gestion par le gouvernement de la crise des « gilets jaunes » et des violences qui surgissent dans certaines manifestations.

« Je suis inquiet car j’ai le sentiment aujourd’hui que le gouvernement ne parvient pas à maîtriser la situation. Qu’on puisse avoir autant de désordre dans le cœur de Paris avec 3 500 personnes dans un rassemblement, ce n’est pas normal. »

Concernant la situation des Républicains, M. Wauquiez est ensuite revenu sur le départ de l’ancien ministre et ancien député Thierry Mariani vers le Rassemblement national pour les élections européennes. S’il « ne partage pas » cette décision, le président LR ne la condamne pas.

« J’ai toujours été sans la moindre ambiguïté sur le sujet : tant que je m’occuperai de notre famille politique, il n’y aura pas d’alliance avec Marine Le Pen, poursuit-il. Que Thierry Mariani, qui n’avait plus de mandat depuis son échec aux législatives, était isolé sur ses positions, soit allé chercher une place sur une liste aux européennes, ça le regarde. » Enfin, concernant la tête de liste LR pour le scrutin européen, M. Wauquiez affirme qu’elle « sera connue rapidement ».

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