Mark Zuckerberg à la grande conférece Facebook F8, le 1er mai 2018. / MARCIO JOSÉ SANCHEZ / AP

L’an dernier, la traditionnelle bonne résolution de Mark Zuckerberg était de « régler les problèmes » de Facebook. Un échec retentissant. Malgré cela, le patron du réseau social le plus populaire au monde a dévoilé, mardi 8 janvier, son défi 2019 : « Animer une série de discussions publiques sur le futur de la technologie ». Parmi les questions évoquées dont souhaite discuter Mark Zuckerberg :

« Voulons-nous que la technologie permette à davantage de personnes de faire entendre leur voix, ou bien voulons-nous que les gardiens historiques contrôlent quelles idées peuvent être exprimées ? (…) Dans un monde où le lien social s’affaiblit, quel rôle peut jouer Internet pour renforcer le tissu social ? Comment bâtir un Internet qui puisse aider les gens à se rassembler pour régler les plus grands problèmes du monde ? (…) Et comment maintenir le rythme du progrès scientifique et technologique ? »

A quoi ressembleront ces débats, qui devraient s’égrainer tout au long de l’année ? La réponse est encore floue. Mark Zuckerberg dit vouloir parler avec « des dirigeants, des experts, et des membres de notre communauté venant de différents secteurs ». Quant à la forme, il explique : « J’essaierai différents formats pour que cela reste intéressant. » Dans tous les cas, « ils seront tous publics », affirme Mark Zuckerberg, et seront diffusés sur son compte Facebook, Instagram (qui appartient à Facebook), « ou sur d’autres médias ».

Mark Zuckerberg veut se montrer davantage

Plus étonnant, Mark Zuckerberg, qu’on sait peu friand des apparitions publiques, a promis qu’il se mettrait davantage en avant à cette occasion. « Je suis un ingénieur et je suis habitué à fabriquer les idées que j’ai en tête et espérer qu’elles parlent d’elles-mêmes. Mais étant donné l’importance de ce que nous faisons, cela ne suffit plus », a-t-il expliqué. « Je vais m’impliquer davantage dans certains de ces débats sur le futur. »

Comme chacun des messages qu’il publie sur son profil Facebook, cette bonne résolution a généré des milliers de commentaires. Parmi les « plus pertinents » selon l’algorithme de Facebook, de nombreux se montrent cassants à l’égard du PDG, lui intimant de commencer à protéger les données personnelles de ses utilisateurs – référence notamment au scandale Cambridge Analytica qui a considérablement détérioré l’image de Facebook en 2018. D’autres sont au contraire des messages de soutien.

Du côté de la presse spécialisée, si beaucoup de médias, comme Quartz, se montrent ironiques (« le défi de Mark Zuckerberg pour 2019 est de sortir de son bunker et de parler à des gens »), d’autres comme Recode prennent l’affaire plus au sérieux. « Mark Zuckerberg veut parler du futur. Nous devrions probablement écouter », titre le site.

« Etant donné qu’il s’agit du patron le plus influent d’Internet – il contrôle une entreprise qui rassemble de plus de 2 milliards d’utilisateurs par mois sur un produit unique –, comprendre comment Zuckerberg voit l’avenir sera une clé pour nous permettre de nous y préparer. S’il a des idées pourries sur le futur de l’intelligence artificielle, par exemple, cela pourrait être utile de le savoir dès maintenant, avant que Facebook ne l’implémente chez tous les gens qui ont un smartphone. »

Le tacle d’un député britannique

Le parlementaire britannique Damian Collins, bête noire de Facebook, s’est quant à lui fendu d’un tweet sarcastique en découvrant la bonne résolution du PDG. « Nous pouvons aider Facebook à ce sujet. Mark Zuckerberg peut commencer sa tournée des débats de 2019 sur la “tech” en venant à Londres répondre aux questions du Parlement britannique. » Ce député a en effet, au nom de la commission sur le numérique qu’il dirige, invité plusieurs fois Mark Zuckerberg à s’expliquer devant le Parlement britannique sur la question des fausses informations notamment.

Le patron de Facebook, qui s’était déjà exprimé en 2018 face au Congrès états-unien et aux députés européens, a décliné à plusieurs reprises l’invitation de M. Collins, qui n’a jamais renoncé. Au fil des semaines, des parlementaires d’une dizaine de pays, dont la France, se sont joints à sa demande, afin que M. Zuckerberg s’exprime devant ce comité international extraordinaire. Jusqu’ici en vain.