Paul Manafort, le 15 juin 2018, arrivant à un tribunal de Washington. / MANDEL NGAN / AFP

Paul Manafort, ancien directeur de campagne de Donald Trump, a été accusé par l’équipe du procureur spécial Robert Mueller de lui avoir menti et d’avoir effectivement partagé des sondages d’opinions sur la campagne électorale pour l’élection présidentielle américaine de 2016 avec Konstantin Kilimnik, soupçonné par Mueller d’avoir des liens avec les services du renseignement russe.

Dans des documents de justice envoyés sur une base de données fédérale publique, les avocats de Paul Manafort ont expurgé les informations relatives aux échanges de leur client avec l’homme d’affaires russe Konstantin Kilimnik, mais plusieurs journalistes – de Vox et du Guardian notamment – se sont aperçus, mardi 8 janvier, que ces éléments pouvaient être rendus apparents avec un logiciel et les ont partagés sur Twitter. Les documents disponibles sur la base de données publique ont été corrigés.

Cette accusation, inconnue jusque-là, ajoute une touche au tableau esquissé depuis des mois par le procureur Mueller, qui a mis au jour l’existence de liens multiples entre l’équipe de campagne de Donald Trump et la Russie. Le président des Etats-Unis nie vigoureusement toute collusion et dénonce régulièrement une « chasse aux sorcières ».

Manquements de Manafort à l’accord de plaider coupable

Dans le cadre de son enquête, Robert Mueller a trouvé plusieurs malversations – notamment bancaires et fiscales – commises avant 2016 par Paul Manafort qui, dans l’espoir d’une peine allégée, avait accepté de coopérer avec la justice. Mais le procureur l’accuse désormais de ne pas avoir joué le jeu ; ce qui pourrait entraîner un verdict plus lourd.

Cette divulgation accidentelle d’éléments de l’affaire survient alors que les conseils de Manafort réfutent les accusations de Mueller selon lesquelles l’ancien directeur de campagne de Trump aurait enfreint un accord de coopération en mentant aux procureurs.

Les services du procureur Mueller doivent déposer d’ici à lundi auprès d’un tribunal fédéral de Washington, à la demande de la juge du district de Columbia, Amy Berman Jackson, une synthèse détaillant les manquements de Manafort à l’accord de plaider-coupable qu’il avait conclu en septembre sur des chefs d’accusation de conspiration contre les Etats-Unis et de conspiration d’entrave à la justice.