Le cardinal Philippe Barbarin, le 7 janvier, à Lyon. / JEFF PACHOUD / AFP

Au dernier jour du procès à Lyon contre le cardinal Philippe Barbarin, mercredi 9 janvier, la procureure adjointe de la République, Charlotte Trabut, n’a requis aucune condamnation « contre quiconque ».

Le primat des Gaules comparaissait depuis lundi avec cinq anciens membres du diocèse de Lyon pour ne pas avoir dénoncé à la justice des abus sexuels commis sur de jeunes scouts de la région par le prêtre Bernard Preynat, entre 1986 et 1991.

Classement sans suite en 2016

Cette absence de réquisition intervient dans la logique du classement sans suite de l’affaire, décidé par le parquet à l’été 2016 après une enquête préliminaire sur les mêmes faits. Depuis, les plaignants avaient lancé une procédure de citation directe afin d’obtenir un procès, qui s’est tenu cette semaine à Lyon.

« Ne pas s’intéresser à l’élément intentionnel, c’est adopter une conception attrape-tout de l’infraction », a justifié mercredi la procureure adjointe lors de son réquisitoire. « L’élément intentionnel ne peut pas se caractériser seulement par une omission (de dénoncer l’affaire à la justice), couplée à une connaissance (d’agressions), ça ne suffit pas », a-t-elle insisté.

A l’ouverture du procès, lundi, Mgr Barbarin avait nié tous les faits qui lui sont reprochés. « Je ne vois pas de quoi je suis coupable », a-t-il ajouté, affirmant même avoir « agi » en demandant à une victime du père Preynat de trouver d’autres victimes, non prescrites, afin de lancer une procédure judiciaire. « La preuve : il en a trouvé ! », a-t-il souligné.

« J’affirme en conscience que je n’ai jamais cherché à cacher les faits. Et jamais, jamais, je ne les ai couverts », a-t-il également déclaréà la barre, en reprenant minutieusement la chronologie de cette affaire lyonnaise, depuis le premier e-mail que lui a adressé l’un des plaignants, Alexandre Hezez, en juillet 2014, et sa décision de retirer définitivement, en septembre 2015, toutes ses fonctions pastorales à Bernard Preynat.