Le constructeur américain Ford a annoncé une vaste réorganisation de ses activités en Europe qui se traduira par des suppressions d’emplois, non chiffrées, afin de relancer une compétitivité jugée insuffisante.

Dans un communiqué, jeudi 10 janvier, le groupe annonce démarrer des consultations avec les organisations syndicales :

« L’amélioration des coûts structurels sera soutenue par une réduction des emplois excédentaires à travers toutes les fonctions. Ford a pour objectif de réduire ses coûts de main-d’œuvre, autant que possible, à travers des départs volontaires en Europe et va travailler étroitement avec les partenaires sociaux et les autres parties prenantes pour atteindre cet objectif ».

Le deuxième constructeur états-unien affirme vouloir « renouer avec la rentabilité à court terme ».

Ford souligne qu’il va revoir son portefeuille de produits, considéré par des experts comme peu adapté aux tendances du marché européen. La part de marché de la marque à l’ovale bleu s’est effondrée depuis une vingtaine d’années, passant de près de 11 % des ventes en 2000 à 6,4 % l’an dernier.

Le constructeur explique qu’il « entend améliorer ou supprimer les modèles les moins rentables, et va mettre en place des plans d’actions spécifiques pour les pays sous-performants ».

Fermeture d’usines

Ford a déjà engagé la fermeture de son usine de boîtes de vitesse à Blanquefort, dans le sud-ouest de la France et des discussions en Allemagne pour arrêter la production de ses monospaces C-Max et Grand C-Max dans son usine de Sarrelouis, près de la frontière française. Il examine aussi « plusieurs options de restructuration de sa coentreprise Ford Sollers en Russie » et « une décision est attendue au deuxième trimestre ».

Le groupe est sous pression pour restructurer ses activités en Europe, où il emploie 53 000 personnes, depuis que son principal rival, General Motors, a vu ses profits augmenter, après avoir cédé ses marques européennes Opel et Vauxhall au français PSA Peugeot Citroën.

Pour le troisième trimestre 2018, Ford Europe a accusé une perte opérationnelle de 245 millions d’euros, ce qui représente une marge négative de 3,3 %. A Wall Street, l’action de Ford a chuté de 33 % sur un an et perdu près de la moitié de sa valeur sur les cinq dernières années.

Ces annonces surviennent alors que Jaguar Land Rover, le premier constructeur britannique, propriété de l’indien Tata Motors, devrait également annoncer prochainement des milliers de suppressions de postes, en raison d’une chute de ses ventes en Chine et du déclin du diesel.