LES CHOIX DE LA MATINALE

Au menu de cette fin de semaine, entre autres : un hommage à Hector Berlioz à la Philharmonie de Paris, la reprise du spectacle du chorégraphe et danseur congolais DeLavallet Bidiefono à Montigny-le-Bretonneux, les meubles à secrets de Napoléon Bonaparte et de son épouse Joséphine à Rueil-Malmaison.

CLASSIQUE. Hommage à Hector Berlioz, à la Philharmonie de Paris

Le 150e anniversaire de la disparition d’Hector Berlioz, mort le 8 mars 1869 à Paris, occupe une grande partie de la programmation de la Philharmonie de Paris, qui lui rend deux hommages appuyés. Le premier, qui se tient du 11 au 13 janvier, proposera des pages rares comme l’oratorio L’Enfance du Christ, avec l’Orchestre de Chambre de Paris sous la direction de Douglas Boyd. Autres temps forts, le poème symphonique pour alto, Harold en Italie, avec Tabea Zimmermann et Les Siècles de François-Xavier Roth, sans oublier Les Nuits d’été par la voluptueuse Karine Deshayes. En complément, un « Salon fantastique » à quatre mains avec Jean-François Heisser et Marie-Josèphe Jude sur un piano Pleyel vis-à-vis de 1928 et un concert promenade au Musée, « Berlioz le fantastique », pour les familles, avec les élèves du Conservatoire de Paris. Marie-Aude Roux

Philharmonie de Paris, 221, avenue Jean-Jaurès, Paris 19e. De 10 € à 50 €. Du 11 au 13 janvier.

DANSE. L’énergie furieuse de la compagnie Baninga, à Montigny-le-Bretonneux

« Monstres, on ne danse pas pour rien », du chorégraphe DeLavallet Bidiefono. / CHRISTOPHE PÉAN

Avec le spectacle Monstres, on ne danse pas pour rien, pour dix danseurs et trois musiciens dont deux batteurs, le chorégraphe et danseur congolais DeLavallet Bidiefono a passé avec succès l’épreuve de deux soirées à La Villette à Paris avec chaque fois plus de 850 spectateurs par représentation. Logique. Cette création de la compagnie Baninga (« les amis » en langue bantoue lingala) est une pièce forte qui revisite le chantier mené par les interprètes en 2015, celui de la construction de l’Espace Baning’art, à Brazzaville. Tout le monde y a participé et cette entreprise collective déterminée resurgit sur le plateau du Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines à Montigny-le-Bretonneux, emporté par une énergie furieuse et le sens aigu de la beauté du groupe. Assurément, DeLavallet Bidiefono fait partie de la jeune génération dont la voix très personnelle porte haut. Rosita Boisseau

« Monstres, on ne danse pas pour rien », de DeLavallet Bidiefono. Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, place Georges-Pompidou, Montigny-le-Bretonneux (Yvelines). De 12 € à 22 €. Les 11 et 12 janvier à 20 h 30.

EXPOSITION. Les meubles à cachettes de Joséphine et Napoléon, à Rueil-Malmaison

Secrétaire à abattant de Biennais. / FRANCK RAUX / MUSÉE DES CHÂTEAUX DE MALMAISON

Un bouton dissimulé sous une dorure qui, lorsqu’on le manipule, fait glisser un panneau de bois révélant des cachettes insoupçonnées ; un abattant qui se replie sous la pression de la main, mettant au jour des nids à trésors… Les ébénistes des XVIIIe et XIXe siècles ont rivalisé d’imagination pour fabriquer les meubles à secrets, très prisés par la bourgeoisie et la noblesse. Secrétaires, bureaux ou coffres permettent, grâce à un mécanisme aussi ingénieux que sophistiqué importé d’Allemagne, de dissimuler documents et objets privés ou précieux. Une quarantaine de ces pièces de mobilier, réalisées pour la plupart sous le Consulat et le Premier ­Empire, ont été réunies par ­Isabelle Tamisier-Vétois, conser­vatrice au château de Malmaison, à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), pour l’exposition « Meubles à secrets, secrets de meubles », présentée dans ce qui fut la demeure de campagne de Napoléon Bonaparte (1769-1821) et de son épouse Joséphine de Beauharnais (1763-1814), et que cette présentation est aussi l’occasion de découvrir. Sylvie Kerviel

« Meubles à secrets, secrets de meubles ». Château de Malmaison, Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Jusqu’au 10 mars.

FESTIVAL. Le conte prend ses quartiers d’hiver, au Mandapa

Les « Contes d’hiver » s’installent au Mandapa (Paris 13e) du 13 janvier au 17 février 2019. / LE MANDAPA

Le Mandapa (Paris 13e) s’apprête à accueillir, pour la 38e année, sa traditionnelle programmation baptisée « Contes d’hiver », consacrée à la littérature orale sous toutes ses formes. Pendant plus d’un mois, à partir du 13 janvier, conteurs et conteuses, souvent accompagné(e)s de musiciens et musiciennes, vont élire domicile sur cette « petite scène sur la Bièvre ». Avec au menu, plusieurs habitué(e)s du lieu : Françoise Barret ; Monique Burg ; Khadija El Mahdi ; Isabelle Genlis ; Nathalie Krajcik ; Nathalie Leone ; Mitchélée ; Philippe Montaigne ; Ralph Nataf ; Annie Rumani ; Kamel Zouaoui ; Catherine Zarcate. Mais aussi des nouveaux et des nouvelles venu(e)s : Jérôme Chabaud ; Valer’Egouy et Cristina Temprano ; Marien Guillé ; Fazia Kerrad ; Hélène Loup et Monique Lancel ; Solveig Maupu ; Antonietta Pizzorno ; Sandrine Rouquet. Et un collectif d’artistes, musiciennes, chanteuses et comédiennes réunies, l’ensemble baroque Oneiroï. Nouveauté de cette édition 2019 : une série de rencontres thématiques autour du conte, réunies sous l’intitulé « Les conteurs vous invitent », proposées les mardis 15, 22, 29 janvier, 5 et 12 février, à 20 h 30 en entrée libre. Cristina Marino

« Contes d’hiver ». Le Mandapa, 6, rue Wurtz, Paris 13e. Tél. : 01-45-89-99-00. De 7 € à 20 € (réservation conseillée). Du dimanche 13 janvier au dimanche 17 février.

PHOTOGRAPHIE. La révolution iranienne par les livres, au BAL

Couvertures de livres de Hannah Darabi. / HANNAH DARABI / LE BAL

Les années qui ont suivi la révolution iranienne, en 1979, avant que le régime islamique impose sa censure, ont été les plus libres et les plus riches de l’histoire des livres de photographie dans le pays. Le BAL, lieu dédié à la photographie à Paris, expose la collection d’ouvrages photographiques et politiques de l’artiste Hannah Darabi, qui témoignent de cette période d’ébullition, en les faisant dialoguer avec des images d’Iran, cartes postales, œuvres contemporaines et photos vernaculaires. Ces livres, commentés par Chowra Makaremi, anthropologue et chercheuse au CNRS, expriment le désir d’ouverture et la quête d’identité d’une génération, mais montrent aussi la naissance d’une iconographie liée à la guerre, aux martyrs, et l’importance que prendra l’image dans la propagande du nouveau régime. Une journée d’études sera organisée, le 11 février, pour le 40e anniversaire de la révolution iranienne. Claire Guillot

« Hannah Darabi : Rue Enghelab, la Révolution par les livres, Iran 1979-1983 », au BAL, 6, impasse de la Défense, Paris 18e. 5 € et 7 €. Jusqu’au 11 février.

MARIONNETTES. « La Pluie », d’Alexandre Haslé, tombe de nouveau, au Mouffetard

Alexandre Haslé dans « La Pluie » au Lucernaire en octobre 2016. / DOMINIQUE GUYOMAR

Créé en avril-mai 2001 à Aubervilliers, La Pluie est le premier spectacle de la compagnie d’Alexandre Haslé, Les lendemains de la veille. Il a tourné pendant près de huit ans en France et à l’étranger. Quinze ans après ces premières représentations, en octobre-novembre 2016, le comédien, metteur en scène et marionnettiste a choisi de recréer ce spectacle sous une forme revisitée au Lucernaire (Paris 6e). Il le reprend aujourd’hui, pour seulement quelques soirs, au Mouffetard – Théâtre des arts de la marionnette. Adaptée d’un court texte de l’écrivain et dramaturge australien Daniel Keene, auteur fétiche d’Alexandre Haslé, La Pluie s’articule autour du récit d’Hanna, une vieille femme, qui raconte l’histoire de sa vie. Une vie passée à veiller sur des objets de toutes sortes que des gens pressés de monter dans un train lui ont confiés, en particulier une bouteille contenant de l’eau de pluie donnée par un petit garçon. A travers ces objets abandonnés, en papier mâché ou en chiffon, cette « porteuse de mémoire » évoque, pour leur rendre hommage, le souvenir de tous ces « voyageurs » inconnus ‒ hommes, femmes et enfants ‒, qui ne sont jamais revenus de leur destination finale. Un spectacle émouvant autour de la question de l’oubli et de la mémoire, qui reste toujours d’actualité. C. Mo

« La Pluie », de et avec Alexandre Haslé, d’après un texte de Daniel Keene. Le Mouffetard – Théâtre des arts de la marionnette, 73, rue Mouffetard, Paris 5e. Tél. : 01-84-79-44-44. 13 €, 16 € et 20 €. Les 11 et 12 janvier à 20 heures, le 13 à 17 heures.