Des policiers patrouillent devant le siège de la Céni, à Kinshasa, le 9 janvier 2019. / BAZ RATNER / REUTERS

Battus à la présidentielle, la majorité favorable au président Joseph Kabila et ses alliés gardent la majorité à l’Assemblée nationale, selon un décompte de l’Agence France-Presse (AFP) d’après les résultats annoncés samedi 12 janvier par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Les partis pro-Kabila dépassent le seuil des 250 sièges sur 500 au total, d’après ce décompte basé sur l’énoncé du nom des députés élus et le nom de leur parti ou regroupement politiques donné sans autre précision par la CENI.

« Aujourd’hui, nous allons annoncer les résultats de 485 élus. Les autres, soit 15 sièges pour les députés de Beni-territoire, Beni-ville, Butembo et Yumbi, on connaîtra les noms aux élections de mars », a déclaré le président de la CENI Corneille Nangaa.

Les élections générales du 30 décembre ont été reportées dans ces trois régions officiellement pour des raisons sécuritaires et sanitaires (Ebola à Beni-Butembo).

La CENI a ensuite énoncé pendant deux heures le nom des gagnants et celui de leur formation politique (une trentaine au total). La centrale électorale n’a pas précisé si ces partis ou regroupements étaient affiliées à la coalition pro-Kabila Front commun pour le Congo (FCC) ou aux deux coalitions de l’opposition : Cap pour le changement (Cach) du vainqueur proclamé de la présidentielle Félix Tshisekedi, ou Lamuka de l’autre candidat Martin Fayulu, qui conteste les résultats.

L’investiture du président prévue pour le 22 janvier

D’après un premier décompte de l’AFP sur 429 députés, 288 se rangent dans la majorité et 141 dans l’opposition.

D’après ce premier décompte, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) du président sortant Kabila obtient 48 sièges. Son parti-satellite PPPD du ministre de l’Intérieur Henri Mova obtient 20 sièges. L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) de Félix Tshisekedi, proclamé vainqueur de l’élection présidentielle, arrive en tête des partis d’opposition avec 32 sièges.

Ce résultat signifie que M. Tshisekedi devrait cohabiter avec un premier ministre issu de l’actuelle majorité pro-Kabila, si son élection comme président de la République est validée par la Cour constitutionnelle. La RDC est en effet un régime semi-présidentiel où le Premier ministre est issu des rangs de la majorité parlementaire.

L’investiture du président de la République est prévue pour le 22 janvier, a précisé le président de la CENI. L’autre opposant, Martin Fayulu, a annoncé qu’il allait déposer ce samedi un recours devant la Cour constitutionnelle. Il revendique la victoire avec 61 % des voix et accuse M. Tshisekedi d’être « totalement complice » d’un « putsch électoral » orchestré avec M. Kabila.