« Sur nos efforts pour rassembler suffisamment de devises étrangères pour lancer notre propre devise, je dirais que nous avons déjà bien avancé ». C’est ce qu’a déclaré vendredi soir le ministre des Finances, Mtuli Ncube, cité par le quotidien gouvernemental The Herald. « Vous pouvez compter en mois, pas en années », a-t-il aussi précisé.

Dollars zimbabwéens, 10 Janvier 2019. REUTERS/Philimon Bulawayo / PHILIMON BULAWAYO / REUTERS

Le Zimbabwe a abandonné en 2009 sa devise nationale en chute libre, victime de l’hyperinflation. Incapable d’enrayer la valse des étiquettes par les dévaluations, le régime de Robert Mugabe lui a substitué le dollar américain et un panier d’autres monnaies dont le rand sud-africain. Mais le changement n’a pas vraiment arrangé les choses. Les précieux billets verts se sont faits de plus en plus rares, au point de causer l’arrêt de l’économie tout entière.

En 2016, le gouvernement a tenté de remédier à la fuite des dollars en introduisant des « bonds notes », des sortes d’obligations, en principe d’une même valeur que les billets verts. Mais, faute de la confiance des opérateurs économiques, leur valeur réelle a vite baissé et l’opération a elle aussi échoué.

Successeur de M. Mugabe fin 2017, Emmerson Mnangagwa s’est jusqu’à présent révélé incapable de reprendre la main. La situation s’est même détériorée un peu plus depuis l’introduction récente d’une taxe sur les transactions bancaires électroniques, destinée à augmenter les recettes de l’Etat. En fait, la mesure a encore accéléré la fuite des dollars.

L’inflation et les pénuries, notamment de carburant et de médicaments, ont repris ces dernières semaines dans la capitale du pays, Harare, provoquant des grèves dans les hôpitaux et les écoles publiques notamment.