Des manifestants brandissent un biscuit géant pour chien où est écrit « corruption », lors d’une manifestation de soutien à la CICIG, à Guatemala City, le 12 janvier. / ORLANDO ESTRADA / AFP

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi 12 janvier au Guatemala contre la tentative du président Jimmy Morales de mettre fin au mandat d’une mission anticorruption de l’ONU qui s’intéresse de près aux comptes de sa campagne électorale de 2015.

« Nous refusons le gouvernement des corrompus », « Nous sommes contre l’impunité », proclamaient des pancartes brandies par des manifestants à Guatemala City, la capitale.

« Nous rejetons les mesures fallacieuses et illégales de Jimmy Morales (…) qui tente encore et encore de mettre fin à la lutte contre la corruption », a affirmé à la presse Álvaro Montenegro, de Justicia Ya, l’un des groupes qui ont appelé à la manifestation.

De nouvelles manifestations sont attendues lundi.

Suspension par la justice de la fin de la mission

Le gouvernement guatémaltèque a mis un terme lundi à la mission de la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (Cicig), rattachée à l’ONU, et mise en place en 2007. Mais mercredi, la Cour constitutionnelle – la plus haute juridiction du Guatemala – a suspendu cette décision unilatérale.

Dans sa décision, la Cour constitutionnelle exhorte les autorités à faire en sorte que tout soit fait pour faciliter le travail de la mission onusienne.

La fin de la mission onusienne, que Jimmy Morales a accusée d’outrepasser ses fonctions, était initialement prévue pour le 3 septembre 2019, après la prochaine élection présidentielle.

Les tensions entre le président Morales et la Cicig remontent à 2016 lorsque son frère et son fils ont été accusés de fraude fiscale et de blanchiment d’argent. Elles sont montées d’un cran à l’été 2017 quand la mission onusienne et le bureau du procureur ont demandé la levée de l’immunité présidentielle pour enquêter sur les soupçons de financement électoral illicite pendant la campagne de 2015.