Il promet de tirer « toutes les conclusions » du grand débat national. A deux jours du coup d’envoi mardi de cette consultation inédite, décidée en réponse au mouvement des « gilets jaunes », le président de la République, Emmanuel Macron, a proposé, dimanche 13 janvier, dans sa lettre aux Français un « nouveau contrat pour la nation ». Le chef de l’Etat y liste une trentaine de questions pour encadrer le grand débat et « transformer les colères en solutions ». La publication de ce texte a suscité nombre de réactions.

  • Dans la majorité

Olivia Gregoire, porte-parole des députés La République en marche (LRM), a loué, sur Twitter, une lettre aux Français dans laquelle elle « reconnai(t) totalement Emmanuel Macron ». « Un président qui pose de vrais enjeux sur la table (économie, social), un président qui ouvre toutes les questions notamment celles attendues (citoyenneté), un président qui va rendre compte », énumère-t-elle.

  • A gauche

Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, a regretté sur Twitter, que certaines questions, notamment en matière fiscale, ne puissent être abordées. « On ne convoque pas tous les Français à 1 débat en leur interdisant de parler par ex de l’ISF. Les conclusions doivent être celles des Français pas celles déjà prévues par le président de la République. »

Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise (LFI), a dénoncé sur Twitter « une grande diversion ». « Le grand débat ? Une grande diversion, écrit le député des Bouches-du-Rhône. On refait le débat de la présidentielle mais le gouvernement fixe les conclusions. Rappel : après le Débat DOM-TOM et celui sur l’Europe, aucun résultat. La France de Macron est-elle vouée aux bavardages ? »

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, s’est inscrit en faux, dans un communiqué, contre un débat qui pourrait être « l’occasion d’éviter de répondre aux questions de justice fiscale et de justice sociale que posent les Français depuis des mois ». « Il doit encore moins servir à cautionner des politiques d’austérité encore plus sévères. Il n’est à aucun moment question de pouvoir d’achat dans ce courrier aux Français », poursuit-il, et « rien non plus sur l’évasion fiscale et les moyens de lutter contre la financiarisation de l’économie ».

Benoît Hamon, chef de file de Génération.s, s’est dit dans un communiqué déçu du courrier du locataire de l’Elysée. « La lecture de la lettre d’Emmanuel Macron aux Français, déçoit car elle est faible, prévisible, sans souffle ni vision, estime-t-il. Elle confirme nos inquiétudes. Le Président de la République cherche par cette lettre à se sortir d’une mauvais passe, mais pas à répondre aux Français. »

  • A droite

Eric Ciotti, député Les Républicains (LR), a jugé sur Twitter que « comme toujours avec Emmanuel Macron », il y avait eu « beaucoup de suspens pour pas grand chose ». « Une lettre creuse qui n’apporte aucune solution concrète à la colère populaire. Les Français ne veulent pas des questions mais des solutions. »

Frédéric Lefebvre, vice-président du parti Agir, a salué sur Twitter « un débat ouvert et sans aucun tabou proposé au peuple par Emmanuel Macron dans une longue et sincère Lettre aux Français ».

  • A l’extrême droite

Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, a estimé sur Twitter qu’« avec sa #LettreAuxFrançais, @EmmanuelMacron ne cherche qu’à gagner du temps ». « Le seul #GrandDébat c’est un #Référendum sur des décisions concrètes. Assez de bla-bla ! », tacle-t-il.

Florian Philippot, président des Patriotes, sur Twitter, a trouvé la lettre aux Français « extrêmement longue, illisible, et surtout des questions souvent fermées, orientées », avec « des sujets fondamentaux absents », notamment « rien sur l’UE ! ».

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