Après la détection de deux nouveaux cas de peste porcine africaine en Belgique, la France renforce son dispositif de protection à la frontière pour éviter son arrivée dans l’Hexagone. Si la maladie se déclare en France, les producteurs français ne pourront plus exporter de porcs, ce qui risque d’être fatal à bon nombre des quatorze mille élevages porcins français, déjà fragilisés.

Le ministère de l’agriculture français a ainsi annoncé, lundi 14 janvier, la création d’une « zone blanche » vide de sangliers à la frontière franco-belge pour empêcher toute introduction de la maladie sur le territoire national. Il a également annoncé la création d’une cellule de crise, présidée par Loïc Gouello, inspecteur général de la santé publique vétérinaire, qui se réunira dès cette semaine avec les acteurs nationaux.

« Une “zone blanche”, à très haut risque, est mise en place dans un rayon de quelques kilomètres autour des cas belges, au sein de laquelle tous les sangliers devront être abattus dans les prochaines semaines », fait ainsi savoir le ministère dans un communiqué.

« Dépeuplement des sangliers »

Le 9 janvier, deux nouveaux cas de peste porcine africaine ont été confirmés en Belgique, à près d’un kilomètre de la frontière française. Le virus avait été identifié pour la première fois en Belgique le 13 septembre sur des cadavres de sangliers à Etalle (sud), non loin des frontières française et luxembourgeoise.

Le ministre de l’agriculture français, Didier Guillaume, s’est déplacé vendredi dans les Ardennes afin d’appeler l’ensemble des acteurs à la mobilisation, avant de réunir lundi au ministère éleveurs, chasseurs et responsables forestiers pour leur exposer les nouvelles mesures de sécurité.

La « zone blanche » sera délimitée par une clôture dont la mise en place commencera dans les prochains jours. M. Guillaume a également demandé à la Fédération nationale des chasseurs (FNC), l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et l’Office national des forêts (ONF) « une mobilisation maximale pour procéder très rapidement au dépeuplement des sangliers dans cette zone », selon le texte. La zone sera quadrillée par des patrouilles de l’ONCFS et des chasseurs, à la recherche active de cadavres. Toutes les activités forestières y seront suspendues.

Le président de la Fédération nationale porcine (FNP), Paul Auffray, s’est pour sa part déclaré « satisfait » de ces mesures, tout en déplorant « que ce genre de décisions n’aient pas été prises plus tôt ». Il souligne toutefois « avoir trouvé le ministre offensif et déterminé » lors de la réunion. « L’objectif, c’est de rester indemne pour éviter une catastrophe à la fois économique et sociale », rappelle-t-il.