En 2018, Netflix aurait investi plus de 8 milliards de dollars (environ 7 milliards d’euros) dans son catalogue. / LIONEL BONAVENTURE / AFP

La nouvelle ne devrait guère enchanter les fidèles abonnés américains de Netflix. Le service de vidéo à la demande a annoncé, mardi 15 janvier, une augmentation des prix de ses abonnements outre-Atlantique. Cette hausse, la quatrième depuis le lancement de son service en streaming, il y a douze ans, s’annonce comme la plus importante de l’histoire de la plate-forme. Selon les formules, les tarifs mensuels d’abonnement grimperont de 13 % à 18 % en moyenne.

Fait inédit, toutes les formules d’abonnement sont cette fois touchées, y compris celle d’entrée de gamme, jusqu’à présent épargnée, qui passe dorénavant de 7,99 à 8,99 dollars (de 7 à 8 euros), soit une progression de 12,5 %. L’offre intermédiaire, la plus populaire auprès du public, est aussi celle qui connaît la plus forte hausse, de l’ordre de 18,2 %, tandis que l’abonnement le plus cher, qui comprend une diffusion des programmes en très haute définition, évolue de 13,99 à 15,99 dollars (+ 14,3 %).

Netflix compte sur cette remontée des prix pour l’aider à financer ses investissements massifs dans des productions maison et son développement au niveau international. En 2018, il aurait ainsi investi plus de 8 milliards de dollars dans son catalogue, misant de plus en plus sur des créations originales, à l’image de la série Stranger Things ou du film Bird Box.

S’imposer comme une référence internationale

« Nous modifions les prix de temps à autre, tandis que nous continuons à investir dans des divertissements de grande qualité et à améliorer l’expérience globale », s’est justifié le groupe de Los Gatos (Californie). Le marché américain représente une manne financière considérable pour Netflix, qui y compte plus de 58 millions d’abonnés, soit environ 42 % de ses clients. D’autres pays du continent, exceptions faites du Brésil et du Mexique, devraient être concernés par cette nouvelle tarification. L’Europe, quant à elle, est pour l’instant préservée.

L’enjeu est de taille pour Netflix, qui espère que cette hausse de 1 à 2 dollars par mois ne fera pas fuir les abonnés. Optant pour une stratégie de financement par la dette, le géant américain n’a pas regardé à la dépense ces dernières années pour bâtir son empire du streaming et s’imposer comme une référence internationale. La plate-forme de vidéo à la demande, désormais valorisée à 154 milliards de dollars, serait aujourd’hui disponible dans plus de 190 pays.

L’accent mis sur les productions maison est stratégique. Bien que très coûteuses pour Netflix, elles représentent un moyen de se différencier sur un marché de plus en plus concurrentiel. En effet, après Hulu et Amazon Prime, la compétition devrait s’intensifier avec l’arrivée de poids lourds cette année comme Apple, Disney, Comcast et l’opérateur AT&T. Pour l’instant, la stratégie de Netflix semble convaincre les marchés. Alors que le groupe s’apprête à présenter ses résultats, jeudi 17 janvier, son titre gagnait 6,5 %, mardi.