L’OTAN et les Etats-Unis accusent Moscou de violer le traité INF par la mise au point d’un nouveau système de missile, des accusations rejetées comme « sans fondement » par la Russie. / AP

Après l’échec des négociations entre des diplomates russes et américains mardi à Genève lors de discussions à propos du traité sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (INF), la Russie s’est dite ouverte à reprendre les négociations. « Nous sommes comme toujours prêts à travailler pour sauver le traité », a déclaré mercredi 15 janvier le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, lors de sa conférence de presse annuelle, appelant les pays européens à soutenir Moscou dans ces négociations.

Des diplomates russes et américains ont mené, mardi à la mission russe à Genève, des discussions sur le traité INF sans trouver à un terrain d’entente. La sous-secrétaire d’Etat américaine chargée du contrôle des armements et des affaires de sécurité internationales, Andrea M. Thompson, a jugé la réunion « décevante car il est clair que la Russie continue d’être en violation flagrante du traité ». Le vice-ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Riabkov, a estimé pour sa part que les Etats-Unis seront « complètement » responsables d’une rupture du traité.

Héritage de la guerre froide

Le traité INF a été signé en 1987 et a aboli l’usage de toute une série de missiles d’une portée variant de 500 à 5 500 km. Il avait notamment mis un terme à la crise des euromissiles déclenchée dans les années 1980 par le déploiement des SS-20 soviétiques à têtes nucléaires ciblant les capitales occidentales.

L’OTAN et les Etats-Unis accusent Moscou de violer le traité INF par la mise au point d’un nouveau système de missile, des accusations rejetées comme « sans fondement » par la Russie, qui accuse en retour Washington de violer également ce traité. Selon le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, ces missiles peuvent frapper les villes d’Europe en quelques minutes après avoir été tirés de l’intérieur du territoire russe, et peuvent porter des charges nucléaires.

Prochaine échéance en février

Les Etats-Unis ont adressé le 4 décembre un ultimatum de soixante jours à la Russie pour se conformer aux obligations du traité. Ce délai correspond à la prochaine réunion des ministres de la défense de l’OTAN, les 14 et 15 février.

La menace américaine n’a pas ébranlé Moscou. A la mi-décembre, le président russe, Vladimir Poutine, a dévoilé les projets de son pays si les Etats-Unis se retiraient du traité, assurant que la Russie développera des missiles stratégiques jusqu’alors interdits par cet accord.