Le rappeur A Boogie wit da Hoodie, en novembre 2018, en Californie. / EARL GIBSON III / AFP

Grâce au streaming et aux nouveaux modes de consommation de la musique, le rappeur du Bronx (New York) A Boogie wit da Hoodie, 23 ans, vient de décrocher la Lune ; pardon, le sommet du classement Billboard 200 des ventes d’albums aux Etats-Unis.

Il n’a pourtant vendu que… 823 copies de son album Hoodie SZN, sorti le 21 décembre 2018 chez Atlantic Records. Mais grâce aux systèmes d’équivalence, qui convertit en ventes les écoutes en ligne sur Apple Music ou Tidal (au nombre total de 83 millions pour les vingt titres de l’album) et les téléchargements, A Boogie wit da Hoodie a réalisé l’équivalent de 58 000 ventes de son disque au cours de la semaine du 3 au 10 janvier.

Selon les chiffres communiqués par le magazine américain spécialisé dans l’industrie du disque, Billboard, c’est la première fois qu’un disque atteint le sommet de ce classement hebdomadaire, en réalisant aussi peu de ventes physiques. Il s’agit du deuxième album studio du jeune rappeur.

Importance du streaming et déclin des ventes physiques

Ces chiffres confirment encore une fois l’importance prise par le streaming et le déclin des ventes physiques dans l’industrie musicale actuelle, a fortiori dans des genres populaires auprès d’un jeune public, comme le rap. La semaine précédente, c’était un autre rappeur qui tenait la première place du classement : 21 Savage, avec 84 millions d’écoutes en ligne et 3 481 ventes physiques pour I Am > I Was. Pour Billboard :

« Les ventes d’albums anémiques pour les albums de hip-hop sont devenues monnaie courante depuis un an ou deux, le streaming étant devenu le moyen de consommation préféré des fans de hip-hop. En 2018, les ventes d’albums R’n’B/hip-hop ont chuté de 20,8 % par rapport à 2017. En comparaison, les ventes totales d’albums tous genres confondus ont chuté de 17,7 %. »

La Recording Industry Association of America, l’association interprofessionnelle qui défend les intérêts de l’industrie du disque aux Etats-Unis, relevait, en juillet 2018, que pour le premier semestre de 2018, le streaming représentait 75 % de tous les revenus des ventes au détail, tandis que les formats physiques n’en représentaient que 10 %.