Un hommage aux victimes des attentats de janvier 2015, a été organisé le 7 janvier à Paris. / STÉPHANE DE SAKUTIN / AFP

Quatre ans après les attentats de Charlie Hebdo, Montrouge et de l’Hyper Cacher, les juges d’instruction antiterroristes ont ordonné jeudi 17 janvier le renvoi aux assises de 14 personnes soupçonnées de soutien logistique aux auteurs des attaques, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.

Sur ces 14 personnes, onze sont déjà aux mains de la justice française et trois sont visées par un mandat d’arrêt – Hayat Boumedienne, compagne d’Amedy Coulibaly, et les deux frères Belhoucine –, selon l’ordonnance de mise en accusation signée jeudi par les trois juges du pôle antiterroriste du tribunal de Paris. Même si les deux hommes sont présumés morts.

Un procès devant la cour d’assises spécialement composée à Paris pourrait se tenir en 2020 mais les accusés peuvent faire appel de cette ordonnance des juges, conforme pour l’essentiel aux réquisitions prises par le parquet mi-décembre.

L’enquête continue sur le soutien des frères Kouachi

Le 7 janvier 2015, les frères Chérif et Saïd Kouachi ont tué 12 personnes dans l’attaque du journal satirique Charlie Hebdo avant d’être abattus deux jours plus tard par des gendarmes du GIGN (groupe d’intervention de la gendarmerie nationale). Le 8 janvier, Amedy Coulibaly a tué une policière municipale à Montrouge (Hauts-de-Seine). Le lendemain, il a tué quatre hommes, tous juifs, dans la prise d’otages de l’Hyper Cacher, dans l’Est parisien, avant d’être tué dans un assaut policier.

Par ailleurs les investigations vont se poursuivre sur un autre volet, celui du soutien aux frères Kouachi, notamment au Yémen. L’attaque visant Charlie Hebdo avait en effet été revendiquée du Yémen par Al-Qaida dans la péninsule arabique (AQPA) où l’un des frères Kouachi s’est rendu en 2011. Dans le viseur des enquêteurs : le djihadiste Peter Cherif, proche des frères Kouachi et arrêté le 16 décembre à Djibouti. S’il n’est pas visé par un mandat d’arrêt dans cette enquête, il est parfois présenté comme un possible commanditaire de ces attentats. « Il n’est pas exclu que celui des frères Kouachi s’étant rendu au Yemen en 2011, ait pu rencontrer sur place Peter Cherif », écrivent ainsi les juges Nathalie Poux, David de Pas et Emmanuelle Robinson.