L’arrivée d’Ikea dans Paris se précise. Le géant suédois de l’ameublement envisage pour le moment d’ouvrir son magasin en juin, sur 5 371 m² d’espace de vente autour de la place de la Madeleine dans le 8e arrondissement de Paris, selon nos informations. « Il ouvrira avant l’été », se borne à déclarer Walter Kadnar, PDG d’Ikea France. Fin 2014, l’entreprise avait annoncé son intention de s’implanter dans la capitale « pour faciliter l’accès à son offre aux personnes vivant dans le centre-ville », une clientèle dont près de 70 % n’ont pas de véhicule et 30 % n’ont pas le permis de conduire.

Au rez-de-chaussée, l’enseigne installera un restaurant. Il n’y aura pas de mobilier à emporter car le magasin n’aura pas de grande réserve de stockage, seuls les petits objets (textiles, bougies, serviettes, accessoires…) pourront être achetés sur place. Il n’y aura pas non plus de parcours labyrinthique imposé aux clients, mais une présentation des produits « sous forme de solutions d’aménagement pour des petits espaces », précise M. Kadnar. Objectif affiché : que ce magasin permette à la fois de faire ses emplettes, de commander des produits plus volumineux et serve de point de retrait. « Les commandes des clients à Madeleine seront traitées par 3 de nos 7 magasins en Ile-de-France et un entrepôt que nous ouvrirons à Gennevilliers en février. Nous allons aussi développer les points de retrait, qui passeront de 25 à 100 à fin août », explique M. Kadnar.

Suppression de 7 500 postes

Cette nouvelle implantation illustre le virage pris par le groupe en novembre 2018 vers le commerce en ligne et les centres-villes. Jusqu’alors habitué à gérer des magasins de plus de 20 000 m² situés en périphérie, Ikea avait annoncé que la transformation des métiers en interne pourrait aboutir à la suppression de 7 500 postes dans le monde d’ici 2020. M. Kadnar assure qu’il n’existe « aucun projet de licenciement en France ».

Dans son magasin parisien, M. Kadnar s’attend à « 3 millions de visiteurs par an, comme nos grands magasins franciliens ». En un an (de septembre 2017 à août 2018), 58,2 millions de personnes ont fréquenté les 33 magasins français du groupe. « A Paris, le panier moyen devrait être plus petit sur le lieu d’achat mais les visites plus fréquentes », poursuit-il. Reste à savoir quelles seront les répercussions sur les magasins de proche banlieue, qui réalisent pour certains le quart de leur activité avec la clientèle parisienne.