Lucas Pouille a battu l’Australien Alexei Popyrin, samedi 19 janvier, à Melbourne. / Kin Cheung / AP

Lucas Pouille s’est qualifié pour son premier huitième de finale en Grand Chelem depuis seize mois. A l’Open d’Australie, il été poussé, samedi 19 janvier, dans un cinquième set par l’Australien Alexei Popyrin, 19 ans, 149e mondial et « invité » au tournoi.

Le Français n’avait plus été à pareille fête depuis l’US Open 2017. Furtif numéro 10 mondial, glissé aux portes du top 30, Pouille a tremblé, embarqué dans un ultime set après avoir obtenu une balle de match dans le troisième, mais il a fini par rallier la deuxième semaine au bout d’un combat de plus de 3h40 min (7-6 (7/3), 6-3, 6-7 (10/12), 4-6, 6-3).

Il ne cache pas s’être fait peur, quand, après deux manches solides, il a laissé s’envoler une balle de match dans le jeu décisif de la troisième et n’a pu éviter un match à rallonge. « Je n’étais pas serein quand je suis allé aux vestiaires (après le 4e set). Beaucoup de pensées sont passées dans ma tête. Finalement j’ai réussi à passer outre et à repartir comme si c’était un nouveau match », a déclaré Pouille, « très content d’avoir réussi à trouver la solution ».
« Je gagne ce match au mental, ces matches-là, je les perdais, la saison dernière », a-t-il fait remarquer.

Pouille s’était révélé à l’été 2016 en atteignant deux quarts de finale en tournoi majeur coup sur coup, à Wimbledon puis à l’US Open. Mais en 2018, envie et confiance évanouies, il y avait plafonné au troisième tour (Roland-Garros et US Open) et, au bout d’une triste saison, avait été éjecté du top 30.

2019 ou la saison du rachat

Désormais entraîné par Amélie Mauresmo, sa saison 2019 s’ouvre sur des bases prometteuses. Et Pouille prend goût à l’Australie, lui qui n’avait jamais gagné le moindre match à Melbourne en cinq participations auparavant.

Dernier Français en lice, il défiera le jeune Croate Borna Coric (12e, 22 ans) pour une place en quarts de finale. Pierre-Hugues Herbert (55e), en quête de son premier huitième de finale en tournoi majeur, n’a lui pas pu faire grand-chose (6-4, 6-4, 7-6 (8/6)) face au Canadien Milos Raonic (17e).

Fin de série pour Djokovic: le N.1 mondial a perdu un set, le troisième, avant de s’imposer (6-3, 6-4, 4-6, 6-0) face au jeune Canadien Denis Shapovalov (27e). Ca ne lui était plus arrivé depuis 24 matches en Grand Chelem. Il avait pourtant l’avantage 4 jeux à 1.
Sa riposte n’a pas tardé: « Djoko », qui a « apprécié d’être testé », a infligé dans la foulée un cinglant 6-0 au gaucher canadien, « un peu mort physiquement » et sorti « fatigué mentalement » de son tout premier face-à-face avec le Serbe aux 14 trophées en Grand Chelem. « Disons que j’ai envie de faire une sieste », a souri Shapovalov.

Avec ce succès, le Serbe de 31 ans est assuré de rester sur le trône du tennis mondial à l’issue de la quinzaine australienne. Il y a un an, il s’y était incliné en huitièmes de finale (contre Chung).

Son prochain adversaire, le jeune Russe Daniil Medvedev (19e), n’a, lui, pas concédé la moindre manche au cours de ses trois premiers tours (contre Harris, Harrison et Goffin). Mais, à 22 ans, il vivra son premier huitième de finale en Grand Chelem.
Au contraire de Djokovic, Alexander Zverev (N.4) a accéléré. Contraint à jouer cinq sets au tour précédent, le jeune Allemand, chef de file de la nouvelle génération (21 ans), a surclassé l’invité australien Alex Bolt 6-3, 6-3, 6-2 pour s’offrir un premier huitième de finale à Melbourne

Serena Williams poursuit sa route

Melbourne n’assistera pas au 31e épisode de la rivalité vieille de plus de vingt entre les soeurs Williams en huitièmes de finale. Serena a rempli sa part du contrat sans sourciller en 67 minutes (6-2, 6-1) aux dépens de la jeune Ukrainienne Dayana Yastremska (57e, 18 ans). De retour à la compétition quatre mois après sa finale explosive à l’US Open, la championne américaine n’a « pas encore » retrouvé son meilleur niveau mais est « sur le chemin ».

Mais Venus (36e, 38 ans) n’a pas fait le poids face à la N.1 mondiale Simona Halep, victorieuse 6-2, 6-3 au bout de son « meilleur match du tournoi ». Après deux premiers tours très délicats, la Roumaine de 27 ans, qui n’avait plus gagné un match depuis cinq mois avant l’Open d’Australie et qui avait écourté sa saison 2018 fin septembre à cause d’une hernie discale, a nettement élevé son niveau de jeu.

L’obstacle Halep se dresse désormais sur la route de Serena, en quête à 37 ans d’une 24e couronne en Grand Chelem pour égaler le record absolu détenu par l’Australienne Margaret Court.