Des policiers à Marseille, samedi 19 janvier, en marge d’une manifestation des « gilets jaunes ». / Claude Paris / AP

Face aux vives critiques sur les violences commises par des policiers contre des manifestants « gilets jaunes », le porte-parole du gouvernement, Benjamain Griveaux, a reconnu dimanche 20 janvier que « l’exemplarité, elle est dans les deux sens ». « On ne peut pas demander aux manifestants d’être exemplaires si on ne l’est pas soi-même », a-t-il estimé sur CNews et Europe 1.

Après la mise en cause de l’utilisation de lanceurs de balles de défense (LBD) par la police, le politicien a appelé les témoins de violences à le signaler sur le site dédié de la police. « Il y a 81 signalements qui ont été faits et qui ont donné lieu à une enquête de l’inspection de la police nationale. Tant mieux », a affirmé M. Griveaux.

Interrogé sur les réserves du Défenseur des droits, Jacques Toubon, qui a demandé une suspension de l’usage des LBD en raison de sa « dangerosité », M. Griveaux a cependant estimé que « beaucoup de pays où des forces de l’ordre auraient été confrontées à des violences de la nature que nous avons vue ces dernières semaines auraient à déplorer des victimes en nombre bien plus important. »

« Sur les questions de rétablissement de l’ordre, quand vous avez face à vous une foule qui attaque () et qui a une volonté de tuer (), il faut pouvoir opposer une riposte proportionnée mais qui permette de mettre hors d’état de nuire les plus violents. »

Le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, avait déjà défendu vendredi l’utilisation par les forces de l’ordre du LBD. « Nous avons besoin de pouvoir utiliser des lacrymogènes, des outils comme le LBD » pour « continuer à protéger l’ordre public » face à une « grande violence » et à « des attaques systématiques contre nos institutions » et « nos forces de l’ordre », avait-il fait valoir.

« Dysfonctionnements » sur l’affaire Benalla

Interrogé ensuite sur l’affaire Benalla, le porte-parole du gouvernement a reconnu des « dysfonctionnements », notamment à l’Elysée. A la veille d’une nouvelle audition de l’ex-collaborateur d’Emmanuel Macron par une commission d’enquête du Sénat, Benjamin Griveaux a estimé qu’il fallait régler rapidement ces anomalies, car elles sont « insupportables et incompréhensibles pour les Français ».

Benjamin Griveaux a rappelé qu’il y avait, aux côtés de l’enquête parlementaire, « une mise en examen » d’Alexandre Benalla pour utilisation « sans droit » de ses passeports. Elle permettra à l’autorité judiciaire de « dire les responsabilités des uns et des autres qui permettront, entre autres, de faire que ces dysfonctionnements n’arrivent plus. Ils sont insupportables et incompréhensibles pour les Français », a-t-il estimé.

Interrogé sur les voyages à l’étranger d’Alexandre Benalla avec des passeports diplomatiques, après avoir été remercié par l’Elysée fin juillet, M. Griveaux a répondu que les ambassadeurs n’étaient pas « alertés de tout en permanence ». « Il faut arrêter les fantasmes. Ce n’est pas Le Bureau des légendes », a affirmé M. Griveaux, en faisant référence à la série télévisée mettant en scène des espions de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE).

Notre sélection d’articles sur les affaires Benalla

L’origine de l’affaire : place de la Contrescarpe

Les suites de l’affaire : les passeports

L’affaire Benalla résumée en 5 minutes
Durée : 05:31