Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, a démenti avec vigueur, dimanche 20 janvier, des informations de médias japonais selon lesquels des représentants de l’Etat français auraient plaidé cette semaine à Tokyo pour une fusion entre Renault et Nissan.

Le scénario d’une fusion entre les deux constructeurs automobiles « n’est pas sur la table », a affirmé M. Le Maire devant la presse lors d’un déplacement dimanche au Caire. L’Etat français, actionnaire de Renault, est « attaché au bon fonctionnement » et à la « pérennité » de l’alliance existante entre Renault et Nissan. « C’est ce que nous avons toujours indiqué aux autorités japonaises », a-t-il ajouté.

« Ce qui est sur la table aujourd’hui, c’est la gouvernance de Renault. » Celle-ci devra être « solide, stable, pérenne » et devrait être « mise en place par le conseil d’administration [du groupe français] dans les prochains jours », a encore souligné M. Le Maire.

Cité par le Journal du Dimanche, Bruno Le Maire avait déjà fait valoir qu’un « rééquilibrage actionnarial, une modification des participations croisées entre Renault et Nissan » n’était « pas sur la table ».

L’Etat français a lâché cette semaine le grand patron franco-libano-brésilien et demandé la nomination d’un successeur dans les prochains jours à la tête de Renault. « Le principe de la présomption d’innocence doit s’appliquer » à l’égard de M. Ghosn, a rappelé M. Le Maire dans le JDD.

Informations dans la presse japonaise

Plus tôt dans la journée, le quotidien économique japonais Nikkei et l’agence de presse Kyodo avaient affirmé qu’une délégation française, en visite cette semaine à Tokyo, avait plaidé pour une fusion des deux groupes, dont l’avenir de l’alliance est devenu incertain depuis l’arrestation au Japon de Carlos Ghosn il y a deux mois. La piste d’une fusion aurait les faveurs du président français Emmanuel Macron, avait même affirmé Kyodo. Quant au Nikkei, il avait également indiqué que Renault souhaitait nommer le prochain président de Nissan.

Renault contrôle 43 % de Nissan, qu’il a sauvé de la faillite il y a près de 20 ans. Nissan possède par ailleurs 34 % de Mitsubishi Motors, dernier venu dans l’alliance née en 1999. L’Etat français est pour sa part le premier actionnaire de Renault, avec 15,01 % du capital et quelque 22 % des droits de vote. Nissan détient 15 % des actions du groupe au losange, mais sans droits de vote en assemblée générale.

Une remise à plat de cet édifice subtil, dont Carlos Ghosn était la clef de voûte, pourrait signifier une perte d’influence de Renault dans l’alliance.

Notre sélection d’articles pour comprendre l’affaire Carlos Ghosn

Retrouvez les contenus de référence du Monde traitant de l’affaire Carlos Ghosn :