Le président colombien Ivan Duque, au centre, a participé à une marche dimanche 20 janvier contre le terrorisme, après l’attentat contre une école de police. / DANIEL MUNOZ / AFP

L’Armée de libération nationale (ELN), guérilla colombienne guévariste, a reconnu lundi 21 janvier, être responsable de l’attentat contre l’Ecole nationale de la police à Bogota, qui a fait 20 morts et 68 blessés jeudi.

« L’opération effectuée contre ces installations et ces troupes est licite dans le cadre du droit de la guerre, il n’y a eu aucune victime non combattante », a déclaré la direction nationale de l’ELN dans un communiqué diffusé sur son site Internet.

L’assaillant est mort dans cet attentat à la voiture piégée. Selon le procureur, c’est un expert en explosifs de l’ELN, José Aldemar Rojas Rodriguez, connu sous le nom de guerre de « Mocho Kiko » (« le Manchot », car il avait perdu la main droite dans une explosion), qui a forcé l’entrée de l’école et fait exploser le véhicule, chargé de 80 kilos de pentolite.

Riposte aux « attaques militaires »

Cette action avait rapidement été attribuée à l’ELN par les autorités. Vendredi, le président colombien, Ivan Duque, avait enterré le dialogue de paix avec l’organisation guévariste, en réactivant les mandats d’arrêt visant ses négociateurs. Délocalisés à La Havane, à Cuba, les pourparlers étaient au point mort depuis août.

Selon le communiqué de l’ELN, une installation militaire se trouve dans l’école des cadets de la police nationale, cible de l’attentat. Des officiers y reçoivent « instruction et entraînement » et, ensuite, ils « effectuent du renseignement de combat, conduisent des opérations militaires, participent activement à la guerre de contre-insurrection ».

La guérilla affirme que l’attentat qu’elle revendique était une réponse à des activités militaires, menées par le gouvernement du président Duque pendant le cessez-le-feu unilatéral que l’ELN avait déclaré pour Noël et la fin de l’année. « Le président n’a pas accordé la dimension nécessaire à ce geste de paix » et « sa réponse a été de mener des attaques militaires contre nous, sur tout le territoire national », déclare l’ELN.

Elle propose la conclusion d’un cessez-le-feu bilatéral « pour créer un climat favorable aux efforts de paix » et se déclare disposée « à ce que soient respectées des zones déterminées des installations militaires et de l’ELN ».

Avec environ 1 800 combattants, l’ELN est considérée comme la dernière guérilla du pays, depuis le désarmement des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et leur transformation en parti politique à la suite de l’accord de paix de 2016.