Lors du lancement du smartphone haut de gamme V20 d’Honor, à Pékin, le 26 décembre 2018. / China Stringer Network / REUTERS

Arrivé à Paris pour le lancement mondial du nouveau téléphone de la marque Honor, George Zhao, le patron de la société chinoise, se réjouissait, mardi 22 janvier, de voir les flocons s’abattre sur la capitale : « En Chine, la neige augure de bonnes récoltes. » Et puis, affirme-t-il, « Paris nous porte bonheur. C’est là qu’on a lancé le Honor 8, il y a deux ans, le premier produit qui nous a conféré une vraie stature internationale ».

M. Zhao mise aujourd’hui sur le Honor View 20 pour lui donner encore une nouvelle dimension. « Ça pourrait être une référence sur le marché », veut-il croire, en énumérant les innovations marquantes, comme sa caméra discrètement intégrée dans le coin de l’écran pour gagner en taille d’écran ou le premier capteur photo de 48 mégapixels. Autre nouveauté, les prétentions tarifaires de Honor : le produit est commercialisé à 549 euros depuis mercredi, pour une marque positionnée à l’origine sur des prix d’entrée de gamme.

Sous-marque de Huawei – qui bénéficie de ce fait de nombreuses innovations développées par le groupe de Shenzen (sud de la Chine) –, Honor a en effet été fondée fin 2013 dans l’optique de capter des clientèles jeunes. Avec une recette éprouvée pour compresser les coûts : miser sur la vente en ligne et la communication numérique, moins onéreuses.

« Marque gérée de manière complètement indépendante »

Mais Honor s’est progressivement émancipée : « Aujourd’hui, c’est une marque gérée de manière complètement indépendante », affirme M. Zhao, dont les ambitions sont grandissantes. Le dirigeant de l’entreprise veut la hisser dans le top cinq mondial des constructeurs mondiaux d’ici à 2020, et dans le top trois d’ici à 2023. Pour ce faire, il lui faut en particulier réussir à percer en dehors de son territoire.

Elle adapte ainsi sa stratégie en fonction des particularités locales. En France, où elle s’appuie majoritairement sur les circuits de distribution traditionnels (opérateurs, grande distribution) et sur des équipes commerciales qu’elle continue à développer, elle a déjà conquis 8 % du marché et revendique la place de quatrième meilleure vendeuse du pays. En Russie, elle talonne le leader Samsung. Au total, ses ventes hors de la Chine ont progressé de 170 % en 2018.

Même si les frontières entre Huawei et Honor paraissent de plus en plus floues – Honor aspire à se positionner vers le haut de gamme, quand Huawei a sorti en fin d’année un modèle, le P Smart, à 249 euros… – le groupe de Shenzhen n’en pâtit pas. D’ailleurs, sans intégrer les ventes d’Honor, Huawei ne pourrait pas se revendiquer numéro deux mondial du smartphone.