Les quelque trois mille participants au 49e Forum économique mondial, à Davos (Suisse), étaient attendus à partir de mardi 22 janvier et jusqu’à vendredi dans la station des Grisons. Patrons de multinationale, chefs d’Etat et de gouvernement, organisations non gouvernementales ou chercheurs se rendent à ce grand rendez-vous planétaire le plus souvent en jets privés.

Un nouveau record de 1 500 vols en jets privés est attendu cette semaine dans les aéroports avoisinant la station des Alpes suisses, d’ordinaire paisible, selon un communiqué de la société d’affrètement Air Charter Service (ACS). C’est deux cents de plus que l’an dernier, un paradoxe alors que le changement climatique a été placé au premier rang des risques pour l’économie mondiale par les participants du Forum, selon un sondage dévoilé la semaine dernière par les organisateurs.

Une fois arrivés dans des aéroports tels que Zurich, à deux heures de train de Davos, les passagers de ces vols privés poursuivent leur voyage en hélicoptère, pour gagner du temps. Finalement, la demande pour les jets privés pendant la semaine de Davos dépasse de loin celle enregistrée lors d’autres événements, tels que le Super Bowl aux Etats-Unis ou la finale de la Ligue des champions de foot, relève Andy Christie, responsable d’ACS. « Nous avons même reçu des réservations en provenance de Hongkong, d’Inde ou des Etats-Unis. Aucun autre événement n’a une telle portée internationale », a-t-il ajouté, selon le communiqué.

« Davantage une mesure de sécurité »

Et la tendance est aux jets les plus gros et les plus coûteux possibles : « C’est en partie dû aux longues distances parcourues mais aussi sans doute au fait que les rivaux en affaires ne veulent pas se voir surclassés », estime M. Christie.

Les organisateurs du Forum de Davos assurent compenser ces émissions par des initiatives en faveur de l’environnement et ont partiellement remboursé cette année les trajets en train. « Nous encourageons les participants » à prendre aussi des mesures de compensation, a déclaré Dominique Waughray, responsable des biens publics mondiaux pour le Forum. « La plupart des avions privés sont en fait affrétés par des dirigeants politiques, parce que c’est plus efficace et plus sûr », a-t-il par ailleurs souligné. « Donc c’est davantage une mesure de sécurité, mais nous les compensons quand même. »