Une patrouille de l’ONU dans le village abandonné de Yade, en Centrafrique, en avril 2017. / Baz Ratner / REUTERS

Treize personnes ont été tuées dimanche 20 janvier dans l’ouest de la Centrafrique par des hommes armés avant l’ouverture de pourparlers de paix jeudi au Soudan, a appris mardi l’AFP de sources locale et onusienne. « Il y a eu treize morts, dont un pasteur et un gendarme. Nous avons procédé à un déplacement sur place qui a confirmé ces faits », a déclaré une source à l’ONU, confirmant une information d’une source proche de la communauté peule locale.

« Il y a eu des violences créées par des Fulanis [Peuls] armés », a pour sa part indiqué le porte-parole de la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca), Vladimir Monteiro, ajoutant qu’une patrouille de la mission et des forces de sécurité intérieures (FSI) ont été dépêchées sur place. Les treize personnes ont été tuées dans le village de Zaoro Sangou par des Peuls armés présumés membres du groupe 3R (Retour, réclamation, réconciliation), selon la source à l’ONU. Ce groupe armé, dirigé par un certain Sidiki, qui prétend protéger les Peuls, est établi dans l’ouest du pays depuis sa création fin 2015.

Un pays en guerre depuis 2013

« Ce sont les éléments de Sidiki qui [ont] tiré sur les gens », a affirmé mardi un habitant de la localité à la radio centrafricaine Ndeke Luka. Cette nouvelle vague de violences intervient avant le début jeudi à Khartoum d’un dialogue entre les autorités et les groupes armés opérant en territoire centrafricain. Sidiki et des représentants du groupe 3R sont partis mardi matin de Bangui pour Khartoum afin d’assister à ces pourparlers.

Les groupes armés contrôlent une large majorité du territoire, où ils combattent entre eux et contre l’ONU pour le contrôle des immenses ressources du pays – uranium, or, diamants, bétail. Ce dialogue, qui devrait durer plusieurs semaines, est censé ramener la stabilité dans ce pays en guerre depuis 2013, où sept accords de paix ont déjà été signés en cinq ans, sans succès.