Précieuse et chère : la carte bancaire est le principal poste de dépense pour de nombreux clients. Ils déboursent en moyenne 34,20 euros pour une carte à autorisation systématique, 43,90 euros pour une version classique à débit immédiat et 127,90 euros pour une carte haut de gamme à débit différé, d’après Meilleurebanque.com. A noter que les banques en ligne pratiquent la gratuité, mais celle-ci est conditionnée à un niveau de revenu et/ou d’utilisation de la carte.

Autrement dit, un client de BforBank, Fortuneo ou Boursorama peut bénéficier d’une carte Visa Premier ou Gold Mastercard gratuite, tandis que les clients du Crédit coopératif et du Crédit agricole centre-ouest déboursent 99 euros pour la même carte, et que ceux de la Banque Marze et de la Banque Dupuy de Parseval règlent 149 euros. Rien ne justifie pourtant ce grand écart des prix : ce sont les mêmes cartes !

« Dans les réseaux, le prix de la carte inclut d’une certaine façon l’accès à l’agence et à un conseiller », constate Marc Giordanengo, directeur au sein du cabinet de conseil Ailancy. Quel que soit le réseau qui a délivré la carte, les avantages et services inclus sont très proches, à quelques détails près. Ainsi, chaque établissement fixe les plafonds de retrait et de paiement propres à ses cartes, qui peuvent ensuite être personnalisés en fonction du client.

Les réseaux s’adaptent

Côté assurance et assistance, principalement pour les cartes haut de gamme (Visa Premier ou Gold Mastercard), les couvertures sont très homogènes d’une banque à l’autre. Il existe certes des différences mais elles ne sont pas suffisamment criantes pour justifier un tel écart de prix. « Les cartes bancaires des banques en ligne sont non seulement moins chères que celles des réseaux, mais elles proposent plus de fonctionnalités », estime Olivier Luquet, le directeur général d’ING Direct.

Ainsi, les clients des banques en ligne ont de plus en plus la main sur leur carte bancaire, qu’ils peuvent désormais piloter avec leur smartphone. Au programme : blocage ou déblocage de la carte ou de la fonction sans contact, modification des plafonds de retrait et de paiement, personnalisation du code, etc.

Un mode de paiement inventé en 1967 et qui se modernise en permanence

« Les banques en ligne et les néobanques ont été pionnières sur le pilotage de la carte par l’appli. Désormais, ces fonctionnalités se diffusent dans les réseaux », constate de son côté Benoît Grisoni, directeur général de Boursorama Banque, qui incorpore régulièrement de nouvelles fonctionnalités pilotables par l’appli. Ainsi, depuis cette année, les clients de Boursorama reçoivent systématiquement un SMS lorsqu’ils réalisent une première opération à l’étranger. Une façon de détecter plus rapidement une éventuelle fraude si le client n’est pas à l’origine du paiement.

Car si le rectangle de plastique n’a pas pris une ride depuis sa création en 1967, c’est parce qu’il se modernise en permanence. La fonctionnalité sans contact est désormais entrée dans les mœurs puisque 1,2 milliard de paiements sans contact ont été réalisés en 2017, d’après le groupement des cartes bancaires CB. Et la carte tient désormais dans votre téléphone et votre montre connectée : Apple Pay et Samsung Pay permettent de payer depuis un smartphone en bénéficiant des mêmes services et des mêmes garanties qu’avec la carte.