Les joueurs allemands ont communié avec l’arène de Cologne, après leur qualification pour les demi-finales du Mondial. / Martin Meissner / AP

Ils poursuivent leur tour d’Allemagne. Après Berlin, après Cologne, l’équipe de France de handball a rendez-vous avec Hambourg. Sans jouer, les hommes de Didier Dinart ont validé leur ticket pour la cité hanséatique, lundi 21 janvier, à la faveur de la victoire de l’Allemagne contre la Croatie (22-21). Avec sept points chacun, le pays co-hôte du Mondial (avec le Danemark) et les Bleus ne peuvent pas être rejoints par leurs concurrents. Leurs dernières rencontres, mercredi, détermineront qui terminera en tête du groupe.

« Nous sommes forcément contents car notre objectif premier était d’atteindre les demi-finales de ce Mondial, a salué Ludovic Fabregas après la fin du match, que les Bleus ont regardé dans une chambre de leur hôtel colonais transformée en quartier général. Nous nous sommes donné les moyens d’atteindre le dernier carré. » Quel que soit son résultat lors des prochaines rencontres, la France est assurée de disputer un TQO (tournoi de qualification olympique) en vue des Jeux olympiques de Tokyo, principal objectif fixé par Didier Dinart avant la compétition.

Dans une arène de la cité rhénane ayant fait salle comble – 19 250 personnes entonnant l’entraînant hymne allemand de la compétition « Und die Chöre singen für dich » (« et les chœurs chantent pour toi ») –, la partie a mis du temps à tourner en faveur du pays hôte. Opposée à des Croates battus la veille par de surprenants Brésiliens et obligés de l’emporter sous peine d’élimination, la Mannschaft a peiné à prendre le meilleur sur le pays des Balkans.

L’Allemagne s’en sort de justesse

Dans cette véritable Mecque du handball – le Final four de la Ligue des champions s’y déroule chaque année – qui ne résonne jamais autant que quand son équipe nationale y joue, les Croates ont mieux entamé la rencontre. Paraissant se nourrir des huées de la foule et endosser avec délectation l’habit du méchant de l’histoire, les hommes de Lino Cervar ont fait la course en tête pendant les vingt premières minutes.

Plus concentrés en défense, et portés par un Fabian Wiede impeccable (six buts à 100 % de réussite), les Allemands ont inversé la tendance, prenant jusqu’à trois buts d’avance (18-15). Mais les Croates n’ont pas cédé, et ont même pris une longueur d’avance à quelques minutes du terme de la rencontre. Grâce à Uwe Gensheimer, l’ailier du Paris Saint-Germain handball, primordial en fin de match, l’Allemagne s’en sort de justesse, et se hisse également en demi-finales.

S’ils se sont félicités de leur qualification, les Français n’ont pas cédé à l’euphorie, à en croire les joueurs venus débriefer la rencontre avec les journalistes dans le hall de leur hôtel. Si la victoire allemande leur facilite la tâche, en leur évitant un véritable quart de finale face à la Croatie mercredi, les Français savent que leur tournoi est loin d’être achevé.

Se souvenir du scénario de l’an passé, à l’Euro

« Nous sommes contents ce soir mais nous avions fait le boulot avant, insiste le vétéran Luc Abalo. Et il reste des choses à faire. » « Avec six victoires en sept matchs et un nul contre l’équipe-hôte, on fait jusque-là un très beau parcours, abonde Nedim Remili. C’est une grande fierté de rejoindre à nouveau les demi-finales d’une grande compétition, mais on sait que ça peut être un piège, on l’a vu l’an passé contre l’Espagne. » Invaincus et convaincants, les Français étaient tombés de haut à l’Euro, battus en demies par les futurs champions d’Europe.

Après un premier tour les ayant vus fonctionner sur courant alternatif mais toujours s’en sortir, les Français ont livré samedi un « match de référence » contre l’Espagne (33-30). « Nous avançons crescendo dans cette compétition mais avant de nous projeter sur la médaille à décrocher, il faudra affronter la Croatie, a rappelé Didier Dinart. On ne jouera pas notre vie car la qualification est acquise, mais on ne va pas se relâcher afin de conserver notre rythme. » Après sept rencontres en un peu plus d’une semaine, les Bleus, qui bénéficient de deux jours de pause avant le match face aux Croates, pourront reposer les organismes fatigués dans une rencontre n’étant plus primordiale.

Premiers ou deuxièmes ? Le classement final des Bleus sera déterminé mercredi au terme de leur rencontre face aux Croates (18 heures) et du match Allemagne - Espagne. Les deux nations affronteront vendredi en demi-finale les deux premiers de l’autre groupe. Lundi soir, le Danemark, la Norvège et la Suède pouvaient encore se qualifier pour le dernier carré à Hambourg, vendredi. « Nous n’avons n’a pas de préférence concernant notre adversaire en demi-finale. Il n’y aura pas à calculer », a averti le sélectionneur français. « Mais bien sûr que l’on veut plus qu’une demi-finale, a poursuivi Luc Abalo. Le meilleur est à venir, il faut rêver plus grand, rêver champions. »

France - Croatie, mercredi 24 janvier à 18 heures (sur BeIN sports 1)