Le Canadien Jamie Cudmore lors d’un entraînement à Swansee (pays de Galles), avant la Coupe du monde 2015. / DAMIEN MEYER / AFP

C’est un dossier qui pourrait créer un précédent. La « responsabilité » du club de Clermont est « engagée dans les préjudices subis » par son ancien joueur, Jamie Cudmore, selon un rapport commandé par la justice. En cause : « Le traumatisme crânien subi à la 56e minute de jeu pendant le match du 2 mai 2015 », finale de la Coupe d’Europe perdue par Clermont face à Toulon (24-18).

Selon le rapport du neurologue François Chédru, mandaté par le tribunal de grande instance de Clermont et dont l’Agence France-Presse a obtenu copie, Jamie Cudmore « n’était pas apte à revenir jouer de la 66e minute à la 80e ». Le Canadien avait subi un premier traumatisme crânien à la 10e minute.

En juin 2017, l’ancien deuxième-ligne canadien Jamie Cudmore avait assigné en justice son ancien club, qu’il accuse d’« avoir joué avec sa santé » en le contraignant à rester sur le terrain après ces deux chocs, qui faisaient suite à une précédente commotion subie deux semaines auparavant en demi-finale face aux Saracens.

Aujourd’hui manageur général du club de Provence Rugby (D2) après avoir mis fin à sa carrière de joueur en 2017, le « Bûcheron », qui a porté les couleurs clermontoises de 2005 à 2016, avait sollicité une expertise médicale.

« Ils m’ont tous fusillé »

« L’ASM s’est comportée de manière irresponsable vis-à-vis de M. Cudmore », a déploré le cabinet d’avocats Portejoie, qui défend le joueur, dans un communiqué. « Elle n’a pas hésité, dans le cadre de sa défense, sur les conseils du professeur Chazal relayés publiquement par Eric de Cromières [le président du club], à tenter de discréditer le bien-fondé même de la démarche de M. Cudmore, en allant jusqu’à nier l’existence de commotions cérébrales. »

Dans le quotidien L’Equipe de mardi 22 janvier, Jamie Cudmore explique avoir alerté son club de Clermont, à la fin de la Coupe du monde 2015, qu’il avait disputée avec le Canada. « La seule réponse que j’aie eue, explique-t-il aujourd’hui, c’est une convocation dans un bureau seul face plusieurs personnes. […] Ils m’ont tous fusillé, les uns après les autres. Ils m’ont dit que je trahissais le club. »

Contacté par l’AFP, l’avocat de l’ASM, Me Fribourg, était dans l’attente du rapport de l’expert mais a toutefois affirmé : « Aucune responsabilité du médecin du club ne peut être recherchée puisqu’il avait été clairement reconnu par l’expert l’absence de lien de causalité entre la faute commise par le médecin du club et les minimes préjudices subis par M. Cudmore ».