Anastasia Vachoukevitch à Moscou, le 19 janvier 2019. / TATYANA MAKEYEVA / REUTERS

L’escort-girl biélorusse Nastia Rybka – de son vrai nom Anastasia Vachoukevitch –, qui avait promis des révélations sur le rôle de la Russie dans l’élection américaine et avait été arrêtée la semaine dernière à Moscou, a été libérée, a annoncé, mardi 22 janvier, l’avocate de l’un de ses coaccusés.

« Les enquêteurs ont pris la décision de les libérer sous condition », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Svetlana Sidorkina, l’avocate d’Alexandre Kirilov, arrêté avec elle pour « incitation à la prostitution » à leur retour de Thaïlande, d’où ils avaient été expulsés. Ils auront « obligation de se présenter » devant un juge, a poursuivi l’avocate, sans préciser quand pourrait avoir lieu l’audience.

D’origine biélorusse, Nastia Rybka avait été arrêtée jeudi 17 janvier à son retour de Thaïlande, où elle avait passé près d’un an derrière les barreaux pour avoir donné des cours de « formation sexuelle ». Elle avait été interpellée à Moscou alors qu’elle était en transit pour Minsk, la capitale de la Biélorussie.

Trois de ses compagnons ont également été arrêtés « dans le cadre d’une procédure pénale ouverte au titre de l’article 240 du code pénal », selon le ministère de l’intérieur russe. C’est-à-dire pour implication dans la prostitution, un délit passible d’un maximum de six ans de prison.

« J’en ai assez »

Nastia « Rybka » (« petit poisson » en russe) s’était fait connaître lorsqu’elle avait assuré être mêlée à un scandale politique avec le magnat russe de l’aluminium Oleg Deripaska, proche de l’ex-directeur de campagne de Donald Trump, Paul Manafort. La top-modèle de 27 ans avait affirmé être en possession des « pièces manquantes du puzzle » sur l’aide que le Kremlin aurait apportée à Donald Trump pendant sa campagne électorale en 2016.

Son avocat, Dmitri Zatsarinski, a publié sur sa page Instagram une vidéo où on les voit dans une voiture. « Nastia Rybka est libre. Nous rentrons à la maison », a-t-il écrit.

Au cours d’une audience samedi, pendant laquelle sa détention avait été prolongée de trois jours, elle avait assuré ne vouloir « en aucune façon compromettre Oleg Deripaska ». « J’en ai assez », avait-elle ajouté.