Emeute dans le quartier de Cotiza à Caracas, le 21 janvier. / YURI CORTEZ / AFP

Une trentaine d’émeutes ont eu lieu dans différents quartiers de Caracas, la capitale du Venezuela, après la tentative de soulèvement, lundi 21 janvier, de vingt-sept militaires contre le régime du président Nicolas Maduro, selon l’organisation non gouvernementale (ONG) Observatorio de conflictividad social.

La plupart de ces manifestations se sont déroulées dans des quartiers populaires jusqu’à l’aube mardi, avec l’objectif de soutenir les militaires insurgés. Ces derniers avaient enregistré et fait circuler sur les réseaux sociaux des vidéos dans lesquelles ils déclaraient désavouer le chef de l’Etat et appelaient au soutien de la population.

Ces violences ont fait monter la tension, à la veille d’une journée de grandes manifestations mercredi – jour de célébration du 61e anniversaire de la chute de la dictature de Marcos Pérez Jiménez, le 24 janvier 1958. L’opposition a appelé à une mobilisation dans tout le pays pour réclamer la mise en place d’un gouvernement de transition et l’organisation de nouvelles élections. Il s’agira de la première mobilisation d’envergure après les grandes manifestations de 2017, qui ont fait 125 morts.

Les partisans du président socialiste ont, de leur côté, prévu également d’importants rassemblements à travers le pays pour défendre la légitimité du deuxième mandat de six ans de Nicolas Maduro, investi le 10 janvier. Un mandat contesté par l’opposition, majoritaire au Parlement, et non reconnu par une grande partie de la communauté internationale.

« Nous sommes avec vous ! »

Mardi, le vice-président américain, Mike Pence, a affiché sa solidarité avec la manifestation prévue mercredi. « Au nom du président Donald Trump et de tous les Américains, laissez-moi exprimer le soutien indéfectible des Etats-Unis au moment où vous, le peuple du Venezuela, donnez de la voix pour réclamer la liberté, a déclaré M. Pence dans une brève vidéo diffusée sur Twitter. Estamos con ustedes, nous sommes avec vous ! » « Nicolas Maduro est un dictateur (…). Il n’a jamais remporté la présidence lors d’élections libres et équitables », a ajouté M. Pence dans son message.

Le vice-président américain a également loué l’attitude « courageuse » du président de l’Assemblée nationale du Venezuela, l’opposant Juan Guaido. Au lendemain de l’investiture de M. Maduro, ce dernier avait déclaré que la Constitution lui donnait la légitimité pour assumer le pouvoir dans le cadre d’un gouvernement de transition. Il avait été brièvement arrêté avant d’être libéré. Depuis l’installation des députés début 2016, les décisions du Parlement sont systématiquement annulées par la Cour suprême, composée de fidèles du régime.

Le Venezuela traverse par ailleurs la pire crise de son histoire récente, en proie à d’importantes pénuries alimentaires et de médicaments et une hyperinflation de 10 000 000 % annoncée pour 2019.