A Nantes, club que Sala venait de quitter pour s’engager avec Cardiff, des centaines de personnes ont déposé des fleurs en hommage à leur meilleur buteur, auteur de 12 buts en championnat en une demi-saison. A Cardiff, l’émotion est également immense. / LOIC VENANCE / AFP

Les recherches ont repris, mercredi 23 janvier, pour retrouver l’avion transportant le footballeur argentin Emiliano Sala. Coordonnées par la police de l’île anglo-normande de Guernesey, celles ci ont été engagées dès lundi soir.

  • Reprise des recherches

« Deux avions décollent et nous concentrerons nos recherches sur une zone précise où, selon nous, nous avons la plus haute probabilité de trouver quelque chose, en nous basant sur l’étude des marées et de la météo depuis la disparition de l’avion », a tweeté la police de Guernesey mercredi matin.

La police de Guernesey travaille sur quatre pistes :

  • l’avion s’est posé quelque part, ses occupants n’ont pas réussi à prendre contact 
  • ils ont amerri, ont été pris en charge par un navire mais n’ont pas pris contact 
  • ils ont amerri, sont à bord du canot de sauvetage qui était à bord de l’appareil 
  • l’avion s’est brisé en percutant l’eau, ses occupants

Les secours se concentrent sur l’option du canot de sauvetage.

Dans la journée de mardi, les avions et bateaux mobilisés pour l’opération ont quadrillé une zone de près de 2 600 km² et identifié plusieurs objets flottants sans pouvoir déterminer pour autant s’ils ont été arrachés au monomoteur Piper Malibu qui transportait Sala.

Mardi soir John Fitzgerald, directeur général de l’agence de secours maritimes Channel Islands Airsearch estimait que s’il est tombé, « l’avion se serait brisé, auquel cas il n’y a pas d’espoir », ajoutant que « la température de l’eau est si froide en ce moment que s’ils [les passagers] se trouvaient dans l’eau, le froid les aurait maintenant gravement affectés ».

  • Disparition des radars lundi soir

Le monomoteur Piper PA-46 Malibu emprunté par Emiliano Sala effectuait, lundi 21 janvier, le trajet Nantes-Cardiff. Il a disparu des radars vers 21 h 20, à une vingtaine de kilomètres au nord de l’île anglo-normande de Guernesey. Selon une source proche du dossier citée par l’Agence France-Presse, une autre personne, outre le pilote, se trouvait aux côtés d’Emiliano Sala dans le Piper PA-46 Malibu.

Le pilote venait de demander l’autorisation de descendre de son altitude de croisière, à 5 000 pieds (1 525 mètres). Sur les derniers relevés, le monomoteur volait à une altitude de 2 300 pieds (700 m), a précisé la police.

  • Un avion qui « tombe en morceaux »

L’attaquant de 28 ans avait envoyé un message vocal à des proches via la messagerie WhatsApp dans lequel il s’inquiétait de l’état de l’avion. Ses paroles, révélées mardi soir par le quotidien sportif argentin Olé, apparaissent rétrospectivement glaçantes, mais sont prononcées sur un ton assez calme, et ponctuées de bâillements.

« Je suis dans l’avion, on dirait qu’il va tomber en morceaux, et je pars pour Cardiff », dit Sala. « Si dans une heure et demie vous n’avez plus de nouvelles de moi, je ne sais pas si on va envoyer des gens pour me rechercher, parce qu’on ne va pas me trouver, sachez-le. Oh là là, qu’est-ce que j’ai peur ! », ajoute-t-il, sur un fond sonore évoquant celui d’un aéronef.

  • De Bordeaux à Cardiff

L’avant-centre, auteur de douze buts sur la première moitié de saison en Ligue 1, venait d’être transféré du club de Nantes à celui de Cardiff pour une somme record pour le club gallois estimée par la presse à 17 millions d’euros.

Sala avait été formé à Bordeaux, qu’il avait rejoint à l’adolescence par le biais de Proyecto Crecer, l’école de football fondée par les Girondins en Argentine, dans la province de Cordoba. Prêté à différents clubs (Orléans, Niort, Caen), il avait enchaîné les buts mais sans parvenir à s’imposer à Bordeaux et avait fini par signer à Nantes en 2016 pour un million d’euros.

Avec les Canaris, il était parvenu, enfin, à faire oublier ses allures un peu gauches et sa technique rudimentaire grâce à un réalisme précieux qui avait attiré l’œil de clubs plus huppés.

Après avoir vu s’évanouir la possibilité d’un transfert en Turquie à Galatasaray cet été, il avait finalement obtenu un bon de sortie au mercato d’hiver, au grand dam de l’entraîneur Vahid Halilhodzic, ancien grand avant-centre de Nantes des années 1980, avec lequel il avait lié une relation forte.